La tergiversation du gouvernement dans l’élaboration d’un cadre juridico-administratif empêche la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’évoluer. Pourtant, plongée dans la stabilisation des cartographies opérationnelles des sites de vote et la fiabilisation du fichier électoral, la CENI se voit, à nouveau, obligée de s’adapter à la volte- face du gouvernement qui a demandé la mise en veilleuse du projet de loi relatif à la répartition des sièges. Mais à qui profitent toutes ces manœuvres que d’aucuns qualifient déjà de dilatoires ?
Visiblement, le gouvernement n’arrive toujours pas à proposer un cadre légal à la CENI. Rejeté pour plusieurs raisons par les députés lors de la session de mars 2015, le projet de loi relatif à la répartition des sièges aux élections locales et municipales risque de ne pas être examiné au cours de l’actuelle session extraordinaire. Pour cause : le gouvernement n’a pas toujours apporté les modifications souhaitées par les députés, notamment sur les précisions concernant la remise eu question des décrets portant création de nouvelles villes et communes ; la contestation de l’incorporation de quelques groupements pratiquement nouveaux et l’agrément de certains groupements qui, de facto, existent.
Le gouvernement, au lieu de se dépêcher au regard du temps qui file, a préféré mettre en veilleuse son projet de loi, laissant ainsi la CENI perplexe. Pour essayer de sauver les meubles, l’Exécutif se rabat sur la même centrale électorale en lui demandant le retrait de treize décrets signés par le Premier ministre portant création des villes, communes rurales et autres entités. Cela n’étant pas de sa compétence, la CENI ne pourrait donc le faire. Un blocage qui ne permet pas à cette institution d’appui à la démocratie de poursuivre sa mission. Car, aux yeux de certains analystes, les hésitations du gouvernement n’offrent pas la possibilité à la CENI de continuer le travail d’opérationnalisation des cartographies des sites de vote ainsi que la fiabilisation du fichier électoral. Puisque ceux-ci devraient se faire sur base de la nouvelle loi sur la répartition des sièges aux élections municipales et locales qui, pour l’instant, manque cruellement à la CENI.
Conflit de compétence
Pendant ce temps, les préalables ‘de nature â alourdir la tâche de la CENI se multiplient. Le Vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab avait, le 11juillet, publié à1 sa manière, un calendrier électoral pour l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces démembrées. Et cela sans se référer à la CENI, organe technique compétent en la matière. Mais pourquoi tous ces problèmes, autour de la CENI ? Qui pourraient être les tireurs des ficelles de cette situation que certains politiques qualifient d’imbroglio ? « On a mis pratiquement 7 ans ou plus pour arriver à ‘trouver la nécessité de cette mise en place (de 26 provinces, Ndlr). En d’autres termes, c’est un problème d’opportunité. Pourquoi on ne l’avait pas fait avant ?», s’interroge Jolinot Makelele, cadre de l’Union pour la nation congolaise (UNC). « La réponse est simple pour nous », a-t-il dit, « Le pouvoir veut créer une situation ambiguë, une sorte d’imbroglio qui fait à ce que les élections municipales et urbaines ne se tiennent pas cette année pour qu’on les reporte au début de l’année prochaine, de manière à ce que le processus relatif à l’élection présidentielle et celle des députés nationaux puisse lui-même être retardé. D’où le4rfameux glissement, c’est-à-dire, emmener le président Kabila et sa majorité au-delà du délai du 19 décembre 2016. » Dossier à suivre !
Par CN