Avec, à la clé, de graves tensions à caractère politique, la corruption à outrance, le détournement de deniers publics, le transfert illégal de fonds, le blanchiment d’argent, l’accentuation de la fracture sociale…
Ce mardi 30 juin 2015, la République démocratique du Congo célèbre le 55e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale !
Il s’agit ici d’un événement historique que les générations présentes se doivent de saluer avec un profond respect et dont les générations à venir sont tenues de perpétuer le souvenir pour honorer les dignes pionniers encore en vie ou disparus.
Nous nous faisons le devoir de rappeler ici à l’intention de l’ensemble de notre peuple que ceux qui avaient engagé la RDC sur la voie de l’indépendance avaient foi en l’avenir radieux de ce pays.
Ils pensaient notamment au progrès de la démocratie pluraliste, à la consolidation de la paix, à une bien meilleure distribution de la justice, à la promotion des libertés publiques et à la réalisation du bien-être individuel et collectif à travers tout travail honorable qui libère l’homme des soucis du lendemain !
En remontant le cours de l’histoire nationale, on constate avec une grande admiration que ces héros de l’indépendance éprouvaient à chaque instant au plus profond d’eux-mêmes un réel et légitime mépris pour l’enrichissement personnel et pour le culte de la personnalité ayant préparé lentement mais sûrement la génération suivante des dirigeants politiques aux transformations arbitraires qui ont vite fait précipiter le pays dans le gouffre.
Des exemples édifiants !
Nous en voulons pour preuves le président Joseph Kasa-Vubu (1960-1965) qui est mort dans son village sans s’être fait ériger ni acheter des immeubles, encore moins accumuler des économies au pays ou à l’étranger !
Le premier ministre Emery Patrice Lumumba (1960-1961) dont la seule propriété au monde reste la petite résidence située sur le boulevard du 30 juin à Kinshasa ! Le premier ministre Cyrille Adoula qui est mort après un bon bout de temps au pouvoir, n’a ni toit ni maison à Kinshasa ou à Mbandaka !
Moïse Tshombe, ancien président de l’Etat indépendant du Katanga, puis premier ministre, ne s’est pas construit des gratte-ciel à Lubumbashi, encore moins à Kinshasa, etc !
Qu’a-t-on constaté à l’avènement de la génération des dirigeants politiques venus après les dignes héros de l’indépendance nationale ? La réponse à cette question est bien simple : les dirigeants politiques à tous les niveaux ont pris goût à l’argent mais surtout à l’argent facile résultant des pratiques répréhensibles qui font actuellement l’objet d’une plainte de Joseph Kabila auprès du parquet général de la République.
Au sommet de l’Etat, on constate que le pays n’avance pas mais que l’argent surabonde entre les mains d’une poignée d’individus qui ont eu à occuper une parcelle du pouvoir !
A l’étranger, plus particulièrement dans les Etats bailleurs de fonds traditionnels de la RDC, on évalue le niveau de progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté et en matière de développement économique avant de remarquer que la débâcle du pays s’accélère dans tous les domaines malgré les efforts consentis.
Quel discours ?
Le diagnostic effectué par des instances internationales compétentes en la matière en rapport avec cette situation qui hypothèque l’indépendance nationale chèrement acquise le 30 juin 1960, vient ainsi confirmer les faits dénoncés par Joseph Kabila à travers sa plainte auprès du parquet général de la République.
En effet, d’après ledit diagnostic, l’effondrement de la RDC s’accélère à la veille du 55e anniversaire de l’indépendance de ce pays avec, à la clé, de graves tensions à caractère politique (absence d’un consensus global sur les questions électorales pendantes, les tueries à répétition de Béni au Nord-Kivu ; la présence de FDLR à l’Est ; la corruption à outrance ; le détournement des deniers publics ; le transfert illégal de fonds, le blanchiment d’argent, l’accentuation de la fracture sociale, etc… !
On réalise que le procès et les enquêtes qui seront menées sur les faits dénoncés dans la plainte de Joseph Kabila viendraient ajouter à la débâcle qui se manifeste déjà ou même en marquer le point de non retour.
Des spécialistes de questions congolaises (RDC) s’interrogent sur le contenu du discours de circonstance que Joseph Kabila aura à prononcer à l’occasion du 55e anniversaire de l’indépendance de son pays qui suscite plus d’inquiétude que de gaieté dans le chef de l’immense majorité de ses compatriotes !
Mais bien que ces derniers aient déjà cessé de croire que les dirigeants actuels du pays ont encore la capacité de faire leur bonheur à une année de la fin de leur présence aux commandes de l’Etat, l’espoir de vivre bientôt des anniversaires plus heureux de leur indépendance demeure toujours. Car, dit-on, l’espoir fait vivre.
Par Kambale Mutogherwa