BAD : Donald Kaberuka fait ses adieux à la Tunisie, fier de son bilan

Lundi 3 août 2015 - 11:49

Le 31 août prochain, passé minuit, Donald Kaberuka ne sera plus le président de la Banque africaine de développement (BAD). Il a fait ses adieux le 31 juillet aux autorités tunisiennes, notamment au président de la République, Beji Caïd Essebsi et à son Premier ministre Habib Essid, selon un communiqué diffusé par la BAD.

Une occasion pour le futur ex-président d'exprimer toute sa gratitude à la Tunisie « pour l'hospitalité dont la BAD a bénéficié lors de sa relocalisation de 2003 à 2014 », poursuit le communiqué. La BAD avait quitté la Côte d'Ivoire, siège statutaire de l'institution, en 2003 à la suite de la crise qui a frappé ce pays. Après onze années de relocalisation, la banque est officiellement retournée en Côte d'Ivoire en 2014 avec la tenue du premier conseil d'administration de l'institution le 8 septembre à Abidjan.

Deux milliards de dinars en 2015 et 2016
Malgré ce retour sur les bords de la lagune Ébrié, Donald Kaberuka ne compte pas abandonner la Tunisie. La BAD continuera d'accompagner ce pays dans la réalisation de ses programmes de développement, au bénéfice de tous, notamment les jeunes, a-t-il précisé. « La BAD prévoit d'investir environ deux milliards de dinars en 2015 et 2016 pour soutenir la croissance et la création d'emplois. Elle travaille également à un nouvel appui budgétaire, qui devrait être décaissé avant la fin de l'année 2015. Cette opération mettra l'accent sur la réduction des disparités régionales, la valorisation de la main d'œuvre et la promotion du secteur privé et des PME ». Partenaire historique de la Tunisie, la BAD y a financé son tout premier projet en 1968. Le portefeuille actif de la BAD en Tunisie s'élève à près de 1,17 milliard de dollars, soit approximativement 2,3 milliards de dinars tunisiens.

Fier de son bilan à la tête de la BAD
Après dix années à la tête de la Banque africaine de développement, le Rwandais Donald Kaberuka cédera le 1er septembre prochain sa place au Nigérian Akinwumi Adesina. Donald Kaberuka, l'afro-objectif, part fier de son bilan et de l'Afrique, son continent. « Pendant la crise financière de 2008, on me disait que c'était l'Afrique qui allait en pâtir le plus. Je répondais que je n'étais pas d'accord, et il s'avère que l'Afrique s'en est sortie d'elle-même très vite. » Les chiffres lui ont donné raison. Sous son impulsion, la BAD a triplé son capital depuis 2003 pour le porter à 91 milliards d'euros. En 2013, c'est le couronnement : l'agence américaine Fitch décerne à la BAD la prestigieuse note AAA, la note maximale qu'une entreprise ou un pays puisse obtenir auprès d'une agence de notation.

Que fera-t-il après le 1er septembre ?
« Malgré la crise financière, la banque a réussi à tripler son capital, à lever 25 milliards de dollars de fonds pour les pays pauvres. Les opérations de secteur privé ont été multipliées par 10. Mais au-delà de l'argent, ce qui est important pour une banque de développement c'est les effets de levier que vous pouvez générer. Et aujourd'hui, je peux dire que pour chaque dollar que l'on met sur la table on attire six dollars », confiait-il en mai dernier à nos confrères de l'Agence France-Presse.

Que fera Donald Kaberuka après le 1er septembre ? Il aura plus de temps pour pratiquer un sport qu'il aime bien, le golf. Mais restera certainement dans le monde des affaires, dans les fonds d'investissement. « C'est là où se trouvent mes compétences, mon expérience. Le reste [la politique rwandaise], je le laisse aux autres. » L'histoire retiendra qu'il fut le plus grand artisan du retour de la BAD à son siège d'Abidjan. « Ce que j'ai promis lors de mon élection il y a dix ans, je l'ai fait. Je suis fier d'avoir été le président qui a fait revenir le siège de la banque à Abidjan. »

 

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