La Majorité ne doit pas céder à la tentation d’une désunion autour de la vision du chef de l’Etat. En s’acharnant sur le Premier ministre Matata, c’est le chef de l’Etat qu’on cherche à fragiliser. La MP est prévenue.
La RDC est en train de traverser une dure période du point de vue politique. Le tout, sous-tendu par les effets d’une crise sans précédent des cours des matières premières, mais sur lesquels surfent quelques membres de la Majorité Présidentielle en quête de «dauphinat », pour déstabiliser le gouvernement.
Si on peut reconnaitre à chacun le droit de se prononcer sur les questions de l’heure, il se dégage tout de même comme un sentiment de désordre profond au sein de la Majorité au pouvoir. A la base de toute cette situation, des luttes intestines qui ont transformé la Majorité en un assemblage de groupuscules aux influences et intérêts divers.
Depuis 2006, date à laquelle, enfin libéré du carcan du « 1+4 », le Président de la République a choisi de se lancer dans la réalisation de son programme, jamais on avait vu pareil acharnement sur un gouvernement. Un acharnement qui vient non pas de l’opposition, mais bien de la famille politique de laquelle ce gouvernement est issu pourtant. Matata comme Premier ministre essuie quotidiennement 80% des critiques et autres dénigrements de sa propre famille politique, qui estime curieusement, ne rien voir de son action. Et le travail de sape est tellement bien fait, que l’opposition n’a plus rien à redire, lorsqu’elle n’agit tout simplement, pas par procuration. C’est de bonne guerre.
TOUS A LA PRIMATURE
Qu’est-ce qui a changé, pourrait-on se demande pour que tout à coup, la Primature devienne le Graal qu’il faut à tout prix décrocher?
On pourrait se lancer dans des supputations, fournissant de ce fait les réponses des plus banales aux plus politiques. Mais rien, à notre avis, ne justifierait ce besoin pressant de dégager un Premier ministre qui a compris et mis en œuvre le programme du chef de l’Etat de loin mieux que ses prédécesseurs. En tout cas rien, pour tout esprit avisé.
Nous l’avions entendu à ses débuts. La critique sur le Premier ministre était que ce dernier n’était pas politique. A l’heure où le Congo se devait de reprendre sa place sur le plan international, il ne s’agissait pas d’être politique. Il y avait fort peu à se mettre sous la dent sur le plan diplomatique. Les pays qui finançaient la guerre parlaient à la fois pour eux, et pour nous. Le pays tait réduit à l’état de sous-pays, où aucune des délégations qui arrivaient à Kinshasa, ne trouvait les manifestations d’un Etat organisé. La guerre, sous le prétexte duquel bien de poches se sont hélas remplies, était la principale épine qui paralysait le pays. Le chef de l’Etat ne l’avait que trop bien compris. C’est ainsi qu’en chef suprême des armées, il avait décidé de lancer ses meilleurs hommes à l’assaut du M23. C’en était fini de la guerre.
L’Etat se devait de reprendre son visage, ses responsabilités. Matata I, exclusivement composé de technocrates vit alors le jour. Comme feuille de route, ce gouvernement avait des injonctions précises du chef de l’Etat, pour aboutir à un pays qu’il voulait à tout prix émergent. Dans le style comme dans son apparence, l’Etat a repris des couleurs. Il fallait inspirer le respect, et c’est aujourd’hui chose faite.
UN BILAN POUR LE CHEF DE L’ETAT, DES REALISATIONS A DESTINATION DU PEUPLE
Il serait hypocrite, voire criminel que de déclarer travailler pour le chef de l’Etat, en cherchant à évincer son le gouvernement sans son avis préalable. En quatre ans, jamais gouvernement ne se sera décarcassé pour matérialiser le souci de transformation du Président de la République. Que des réalisations sur le plan des réformes, que des réalisations sur le plan du transport, sur le plan du patrimoine de l’Etat …
Il est étonnant d’entendre des personnes en cravate déclarer que le peuple congolais attend beaucoup, ou plus. De quel congolais parle-t-on ? Il est vrai que ce qui est fait ne peut venir à bout de 42 ans de gabe9ie en une semaine. Mais le social ne peut être évalué à la dimension d’une boule de fufu dans l’assiette, ni même évalué par ceux des détracteurs qui au demeurant, ne prennent même pas Transco. Ceux des congolais qui utilisent ces bus au tarif unique, savent œ qu’ils économisent au quotidien. Et ils en prennent soin, alignés, avant de prendre place à bord. Il est aujourd’hui possible de voyager dans la ville, sans sentir la sueur, sans y laisser un pan de sa veste.
On peut s’adonner à toutes sortes de critiques, mais ceux qui prennent les vols de Congo Airways, savent ce qu’ils ont gagné. Cette compagnie a fait la fierté de tout un pays, en atterrissant à Kigali, à la fois pour déposer les joueurs de l’équipe nationale, et les ramener, coupe à la main.
On ne parle même pas de la facilité qu’elle accorde à ce jour aux députés par exemple, pour rejoindre leurs circonscriptions respectives, bannissant de ce fait le joug de l’arbitraire sous lequel les compagnies aériennes avaient placé tout un pays.
Bukanga-Lonzo, sur lequel on avait donné une masse de fausses informations, fournit aujourd’hui la capitale en ma, le temps que l’installation des autres entités prenne de l’envol, du fait de l’installation du courant électrique.
L’aérogare modulaire de Ndjili. Le symbole du changement de tout un pays, qui par cette réalisation, change de visage. Totalement. Preuve que le changement prôné parle chef de l’Etat n’est pas une utopie. Le gouvernement a compris que certaines infrastructures, poussent les hommes au changement.
Comme ledit si bien l’adage, il n’y a que le prisonnier pour comprendre la souffrance d’un autre prisonnier. Seuls les fonctionnaires de l’Etat, longtemps restés impayés, et dont le salaire a si souvent été détourné, connaissent les avantages de la bancarisation.
Que dire de la réhabilitation de l’ITB Kokolo? La construction de 650 écoles? Ou encore le programme de jeunes professionnels insérés dans l’administration ? Ce sont des faits. C’est du bilan. C’est celui du président de la République, chef de l’Etat.
A moins donc d’être schizophrène, le combat actuel pour la déstabilisation du gouvernement dans le contexte des préparatifs du dialogue politique, est en réalité un combat pour la fragilisation du chef de l’Etat. A moins qu’il ne soit démontre le contraire. Et ça, il est plus qu’improbable que ce soit possible.
Avec le dialogue et les élections à l’horizon, la Majorité se doit d’être soudée et concentrée. Sinon elle n’aura que ses yeux pour pleurer. Il sera alors trop tard.
Par LP