
Aubin Minaku a eu des mots justes pour pleurer son deuxième adjoint.
La représentation nationale a rendu un hommage mérité à son 2ème vice-président, Timothée Kombo Nkisi, qui sera inhumé ce jour dans son village natal, dans la province du Kongo central. Décédé le 14 avril dernier à Paris, cet illustre disparu a eu droit à un éloge funèbre devant ses collègues parlementaires, des membres du gouvernement, ceux de sa famille, ainsi que des amis et connaissances venus lui faire des adieux à l’esplanade du Palais du peuple.
Le Président de l’Assemblée nationale a eu des mots justes pour honorer la mémoire de celui qui était son deuxième vice-président : " Cet immense personnage, patriarche au sens profond du terme, qui s’en est allé, représentait avec d’autres collègues de son terroir la crème du très notable caucus des députés du Kongo centrale dont l’apport s’est toujours signalé comme l’un des plus déterminants pour le prestige de notre chambre législative depuis les premières années de l’indépendance de notre chère patrie ! ".
Aubin Minaku est convaincu qu’ " en son honneur, les percussions envoutantes du lokolé, de la cornemuse traditionnelle et du tam-tam de notre folklore, du rite funéraire africain, mêlées aux sons hypnotisant de la trompette ou des fanfares, retentissent en ce moment pour célébrer la riche carrière de l’illustre disparu et pour crier, en notes musicales : Le grand leader Ne Kongo Kombo Nkisi est mort, vive le grand leader ne Kongo ".
Il est notoire que ces cheveux blancs distillaient, plus que tout, une sagesse pure, consolidée par une philosophie nègre enracinée dans la tradition ancestrale, a soutenu le speaker de la chambre.
Ces deux atouts, selon lui, " démontrent combien le sort avait joué en notre faveur en nous l’offrant comme doyen et référence, surtout dans les moments de divergences ".
LE PLUS GRAND SOUVENIR
Le numéro 1 de la Chambre basse du Parlement garde un bon souvenir de cet homme exceptionnel qui vient de quitter la terre. " Je conserve, comme plusieurs d’entre nous, le souvenir de sa première adresse à la représentation nationale en tant que Président du Bureau provisoire de l’Assemblée nationale pour la 2ème législature de la 3ème République : " aux commandes des affaires publiques, avait-il dit, on n’est ni de la majorité ni de l’opposition ".
Cette phraséologie, a-t-il indiqué, avait cependant sonné le glas d’un grand tournant de l’apport de l’opposition politique dans la conduite de la gouvernance, autant qu’elle a révélé toute la dimension de l’homme.
C’est à partir de cet instant-là que " j’ai véritablement fait connaissance avec cet homme plein d’humilité, d’affectation, de gentillesse, de tolérance et de pudeur ". "Oui, je puis ici affirmer, sans faire l’économie des mots que j’ai eu la chance, en tant que Président de l’Assemblée nationale, de compter, parmi les membres du bureau que j’ai l’honneur de diriger, un homme d’une aussi grande valeur morale ».
UNE PERSONNALITE DE HAUTE FACTURE
« Papa Kombo, comme d’aucuns aimaient bien l’appeler, avait l’engagement chevillé au corps. Son entrée en politique, jeune ; sa détermination infaillible, son parcours » exemplaire en attestent, reconnaît Aubin Minaku. « En lui se conjuguait une surprenante simplicité, avec le caractère combatif d’un vrai héros de la lutte traditionnelle de nos villages, lequel, me disait-on, transparaissaient aisément dans son regard finement vif et perçant : un vrai guerrier, énergique, parfois emporté, mais toujours respectueux de l’autre et des règles du jeu », a-t-il souligné
" Le spectacle actuel et très poignant de son corps inanimé me ramène lui aussi, et avec force, les images du premier hommage que nous lui avions rendu le soir de son intrônisation à la tête du bureau provisoire de notre chambre. Je me sens porté d’y revenir !",a lâché Aubin Minaku en sanglotant.
C’est ici le moment de le souligner, et en lettres d’or :
" Ce jour-là,cet élu de Madimba, qui venait déjà de se signaler comme un grand homme d’Etat, en tirant à l’égard de sa propre personne toutes les conséquences du caractère non impératif de notre mandat, venait de sauver le visage positif de notre jeune démocratie ", a évoqué le président de l’Assemblée nationale.
" Trouve ici cher aîné, cher papa, à travers ces quelques mots, l’expression de notre reconnaissance pour tout le bien que tu as accompli pour ton institution et pour ton pays, la RDC ".
C’est par ces mots poignant le premier des élus du peuple a clos son oraison funèbre. Mathy MUSAU