Assemblée nationale : Ezadri Eguma démissionne de son poste de rapporteur

Lundi 21 septembre 2015 - 10:56

Une source digne de foi a indiqué que, le vendredi 18 septembre fernier, le député national Norbert Ezadri Eguma a démissionné de son poste de rapporteur du bureau de l’Assemblée nationale.Selon la source, Ezadri Eguma a remis sa lettre de démission au président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, au Palais du peuple, siège du Parlement de la République.

Membre du parti » Mouvement social pour le renouveau » (MSR), cet élu du peuple a voulu, par ce geste, exprimer sa solidarité et son soutien au président de cette formation politique Pierre Lumbi Okongo, ancien conseiller spécial du chef de l’Etat, limogé mercredi dernier par ordonnance présidentielle.Pierre Lumbi est aussi signataire du mémorandum adressé au président de la République Joseph Kabila par le G 7, une sous plate-forme de la Majorité présidentielle (MP).

A l’issue d’une réunion tenue mercredi par son bureau politique, la MP avait considéré que les signataires dudit mémorandum s’étaient auto exclus de cette plateforme pour avoir quitté la salle avant la fin de la rencontre.En rapport avec le contenu du mémorandum, la MP avait, entre autres points, soutenu que ce document est de nature à exposer le chef de l’Etat à la vindicte publique.

La réunion du bureau politique de la MP sus-évoquée a été présidée par le secrétaire général de cette plateforme, à savoir Aubin Minaku.Ce dernier est en même temps président de l’Assemblée nationale. La veille, il avait procédé à l’ouverture de la session parlementaire ordinaire de septembre 2015.

Dialogue interne d’abord

Dans son mot de circonstance, Aubin Minaku avait, en long et en large, démontré l’importance du dialogue dans le règlement des questions d’intérêt national. » …la présente session s’ouvre dans un contexte politique marqué par le Dialogue politique envisagé par …le président de la République…afin de permettre aux fils et filles de ce pays de pouvoir se parler et de réfléchir ensemble sur nombreux défis qui nous concernent.

Il s’agit entre autre de la nécessité d’avoir un processus électoral apaisé, mais aussi en même temps de préserver les acquis fondamentaux que sont la paix, l’unité, la stabilité et la cohésion nationale. En effet, l’histoire nous enseigne que toutes les fois que notre pays a été confronté à des défis majeurs, la sagesse a toujours commandé le recours aux vertus du dialogue. Dialoguer pour nous Congolais n’est pas une option, c’est plus qu’un devoir républicain et citoyen, c’est une culture !

Une culture positive et heureuse qu’il faut encourager aussi bien pour nous que pour les générations à venir… « , a renchéri Le président de la chambre basse.

Pour leur part, les analystes estiment que le secrétaire général de la MP ferait mieux de commencer par encourager la culture du dialogue interne, au sein de sa propre plateforme, en cherchant à convaincre ses collègues d’accepter le linge sale en famille, afin de récupérer des brebis égarées.

Quoiqu’il en soit, rien n’est perdu. Aubin Minaku gagnerait plus s’il se mettait à plaider pour le retour au bercail de Pierre LumbiOkongo, Olivier Kamitatu, Charles MwandoSimbaetc, car la démocratie, ce n’est pas seulement la majorité et l’opposition, mais aussi une pluralité des courants même intrinsèques, dont la cohabitation atteste le degré de tolérance des politiques aguerris.

Par Marcel Tshishiku