APRES L’INSTALLATION DE LA NOUVELLE EQUIPE CONDUITE PAR HENRI MOVA PPRD : des défis à relever

Mardi 26 mai 2015 - 06:13

Bien qu’aguerris, mais sans moyens, les nouveaux dirigeants du parti présidentiel ne pourront pas accomplir leur mission avec brio.
Finie la fête ! Place au travail. C’est le moins qu’on puisse dire après l’installation de la nouvelle équipe dirigeante au Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). C’est donc une nouvelle équipe pour de nouveaux défis à relever. Le cabinet Mova a du pain sur la planche. Surtout en prévision du grand marathon électoral devant débuter en 2015 pour se terminer en 2016. Tout sur le dos du nouveau secrétaire général Henri Mova Sakanya et de ses adjoints, les secrétaires généraux adjoints Shadari Ramazani, Célestin Tunda ya Kasende et Micheline Bulumba. Ce quatuor est invité à raviver la flamme du PPRD et lui permettre de réaliser des résultats probants que ceux enregistrés lors des élections de 2011. Plus qu’un simple défi à relever, toute une survie à garantir, surtout pour le parti qui exerce le pouvoir et qui doit tout mettre en œuvre pour le conserver.

Conformément à la loi et au bon sens, Evariste Boshab ne pouvait plus continuer à exercer les fonctions de secrétaire général du PPRD tout en assumant encore d’autres fonctions, celles officielles de vice-Premier ministre au sein du Gouvernement. C’est cette incompatibilité qui justifie le changement survenu à la tête du PPRD et donc l’avènement de la nouvelle équipe dirigeante du principal parti de la Majorité présidentielle (MP) par l’ambassadeur Henri Mova Sakanya.
Comme le leadership d’affiche désormais complet, c’est là que le plus difficile, pour ne pas dire le plus dur commence. Car, une chose est de mériter de la confiance de l’Autorité morale et une autre de justifier ce privilège sur le terrain. Or, lorsqu’on considère le tableau de bord politique actuel, on se rend compte que le quatuor arrive aux affaires au moment où il y a de grands défis à relever. C’est dire que l’équipe Mova n’aura pas la tâche facile. Pas du tout.

DE GRANDS DEFIS A RELEVER
Les échéances électorales pointent à l’horizon. C’est un moment important pour tout parti politique dans le monde. Même bien plus pour le PPRD, le parti au pouvoir en RDC. Car, en politique, il ne s’agit pas seulement de conquérir le pouvoir, mais aussi et surtout de le conserver tant au sommet de l’Etat, au Parlement qu’en provinces. Et il faut encore ajouter à ce paquet, les élections locales, municipales et urbaines. Un grand marathon électoral devant commencer en 2015 pour se terminer en 2016. Tout un challenge à relever. Ce sont donc des défis qui se présentent à cette nouvelle équipe qui prend les commandes au sein du PPRD avec des scrutins qui pointent à l’horizon. Car, le plus grand pari à gagner pour ce parti, c’est de faire mieux qu’en 2011 pour demeurer la locomotive de la Majorité et ainsi permettre à cette famille politique de conserver le pouvoir qu’il a conquis aux élections de 2011..
Car, comme déjà dit, le rôle d’un parti politique n’est pas seulement de conquérir le pouvoir, mais aussi de le conserver le plus longtemps possible par des voies démocratiques. Or, qui dit voies démocratiques, dit élections. Le grand travail, à ce niveau, c’est la mobilisation des membres. Pas à partir du sommet, mais bel et bien à partir de la base du parti à travers un réarmement idéologique des militants. Parce que c’est d’abord une affaire des militants que des cadres en mal de postes.
C’est le cas des partis sociaux-démocrates en Afrique comme en Angola, en Namibie et dans plusieurs pays africains. Au-delà donc d’un simple défi, c’est la survie même du PPRD après avoir exercé le pouvoir pendant plusieurs années. Voilà ce qui attend désormais la nouvelle équipe dirigeante du principal parti présidentiel sur le terrain. Mova, Shadari, Tunda, Bulumba doivent se montrer à la hauteur.

SANS MOYENS, LA NOUVELLE EQUIPE SERA BLOQUEE
Mais, bien qu’aguerris et sans moyens, les nouveaux dirigeants du PPRD ne pourront pas accomplir leur mission avec brio. Car, c’est le nerf de la guerre. La nouvelle équipe a grandement besoin de logistique, de moyens de sa politique pour apporter le nouveau souffle que la formation politique attend. Ce qui exige que les caisses du PPRD soient garnies. On ne peut pas faire de la politique avec seulement la bonne parole. Il faut des moyens. Sans l’intendance, il sera vraiment difficile pour que la nouvelle direction politique relève le défi, une difficulté existentielle. Car, du bon comportement du résultat du PPRD aux élections dépendra l’avenir même du régime. Il s’agit de marquer toute une époque en permettant au parti de tenir ses promesses. L’équipe Henri Mova, malgré l’ampleur de la tâche doit gagner la partie afin d’inscrire son nom en lettres d’or dans les annales du parti présidentiel.
Mais, les nouveaux dirigeants semblent déterminés à relever le défi existentiel pour que leur parti demeure au poste d’avant-garde et garde le gouvernail de l’action sur la scène politique congolaise. Cela exige, au risque de nous répéter, des moyens même beaucoup de moyens pour bien mener le combat et demeurer la locomotive de la Majorité présidentielle d’abord et de la Majorité tout court.
C’est dire, en un mot comme en mille, que le quatuor Mova-Shadari-Tunda-Bulumba n’a pas droit à l’erreur. Bien au contraire, il a l’obligation du résultat. Mais, de grâce, que l’on ne place pas du tout la charrue avant les bœufs. Que des moyens consistants soient alors mis à la disposition de la nouvelle équipe dirigeante du PPRD en prévision justement du défi existentiel. En mettant des moyens à la disposition de l’équipe Mova, on aura ainsi contribué à lui permettre de se montrer à la hauteur de la tâche.

UN BON PROFIL POUR DE NOUVEAUX DIRIGEANTS
Sur parpier, les nouveaux dirigeants du PPRD partent avec les faveurs des pronostics. L’ambassadeur Henri Mova, actuel secrétaire général du PPRD, dispose d’une légitimité datant de l’époque de M’Zee Laurent-Désiré Kabila. Le secrétaire général adjoint Shadari Ramazani est d’ailleurs le président du groupe parlementaire du PPRD et coordonnateur de la Majorité parlementaire à l’Assemblée nationale et figure parmi les députés qui défendent avec conviction la famille politique chère au chef de l’Etat. Ancien gouverneur du Maniema, cet acteur politique détenteur d’un doctorat en sciences politiques à l’Unikin, a été élu à deux reprises à Kabambare , sa circonscription électoral. Il pèse lourd. L’autre secrétaire général adjoint, Me Tunda ya Kasende, n’est plus du tout à présenter. Car, il est dans la « kabilie » depuis 1997 et qui connaît bien la classe politique pour avoir évolué dans l’Opposition depuis longtemps.
C’est dire que le Raïs n’a pas seulement choisi des personnes compétentes, mais aussi des gens de terrain et surtout de vrais « kabilistes » pour animer le PPRD. Le quatuor du PPRD détient les atouts qu’il faut en prévision de la bataille. Mais, cela ne suffit pas du tout. Même en football, une équipe détenant des stars peut étaler des contreperformances en compétition si des moyens colossaux ne sont pas mis à sa disposition. C’est de la sorte que de gros budgets financiers dépassant parfois ceux de certains Etats sont au profit des équipes de football. Il est temps de penser à la logistique au PPRD pour exiger des résultats plus tard. Et c’est maintenant qu’il faut surtout y penser parce que la bataille approche et 2016 c’est arrivé. La meilleure forme de la croyance étant la préparation, plus vite la question est décantée, mieux le combat sera engagé pour une victoire certaine. M. M.