Après avoir consulté à Kinshasa pour le dialogue : Saïd Djinnit devant de grandes responsabilités

Mercredi 9 décembre 2015 - 12:22

L’Envoyé spécial des Nations-Unies pour la Sous-région de Grands Lacs doit établir fidèlement son rapport de manière à trouver des solutions réellement durables ensemble avec le SG Ban Ki-moon

Jouissant du prestige  » d’homme des situations difficiles  » après de nombreuses missions dans plusieurs régions du monde déchirées par des conflits politiques internes, Saïd Djinnit a été nommé envoyé spécial des Nations Unies pour la sous-région de Grand Lacs (africains) par le secrétaire général Ban Ki-moon !

Dans ses premiers contacts avec les réalités du terrain dans cette partie extrêmement sensible du continent, Djinnit a eu à affronter le pourrissement de la situation qui se développe dangereusement au Burundi !

Ne pouvant concilier les positions de partisans du président Pierre Nkurunziza et des forces politiques opposées au maintien de ce dernier au pouvoir en violation de la constitution et de l’accord conclu à Arusha sur l’alternance au pouvoir. A cause de la complexité de la situation, l’envoyé spécial de l’ONU s’est vite résolu de se désengager au Burundi pour se contenter des questions congolaises.

A Kinshasa, l’homme a rencontré toutes les parties concernées par le conflit en République démocratique du Congo, concernant l’organisation ou non d’un dialogue, à une année de la fin du mandat de Joseph Kabila après 15 ans de règne à la tête du pays.

Selon des sources, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon a rencontré un refus farouche de la part de l’Opposition dans son ensemble, de la Dynamique de l’Opposition au G7 en passant par le Mlc et autres.

Leur position n’a pas changé d’un iota, estimant que ce dialogue est une stratégie mise en place par la Majorité présidentielle (MP) pour rester au pouvoir au-delà du délai constitutionnel. Point de vue que ne partage pas la mouvance kabiliste qui, pour elle, il est question de se mettre autour d’une table pour régler les questions électorales tant techniques, matérielles, financières qu’administratives.

Saïd Djinnit a bouclé sa tournée à Bruxelles où il a rencontré, lundi 7 décembre courant, Samy Badibanga, Félix Tshisekedi et deux conseillers du président national de l’Udps, avant de s’envoler pour New-York pour rendre compte au SG de l’ONU.

Néanmoins, rappelons-le, le dialogue que souhaite Etienne Tshisekedi doit répondre aux prescrits de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Mais pour la Majorité présidentielle, il est question de régler les problèmes congolais entre Congolais, avec comme initiateur Joseph Kabila qui a déjà convoqué ces assises à travers une ordonnance signée le 28 novembre 2015, alors qu’il fait lui aussi partie du problème.

L’opinion attend voir la réaction du secrétaire général de l’Onu à la suite du rapport que lui fera Saïd Djinnit sur la vaste et délicate opération qu’il vient d’effectuer à Kinshasa.

Devant ses responsabilités, l’envoyé spécial doit établir fidèlement son rapport de manière à trouver des solutions, ensemble avec le SG de l’Onu et les leaders congolais, allant dans le sens de l’intérêt suprême de la population, plutôt que d’un groupe de personnes.

ParKambale Mutogherwa