Un rapport publié par l’OMS et l’UNICEF, comparé aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), indique que 2,4 milliards de personnes dans le monde vivent sans installations sanitaires
Le rapport du Programme commun OMS/UNICEF de suivi intitulé » Progrès en matière d’assainissement et d’eau potable : mise à jour et évaluation des OMD, rapport 2015 « , a été publié mardi 30 juin 2015 à Genève et à New York par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
Dans ce rapport qui analyse l’accès à l’eau potable et à l’assainissement comparé aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’OMS et l’UNICEF lance un avertissement selon lequel l’absence de progrès en matière d’assainissement menace de compromettre les gains qu’un meilleur accès à l’eau potable a permis d’obtenir pour la survie et la santé de l’enfant, avertissent l’OMS et l’UNICEF dans un rapport.
Dans un communiqué de presse l’UNICEF publié hier mercredi 1er juillet, l’UNICEF indique que la République Démocratique du Congo (RDC) reste parmi les pays les plus à la traine au monde en ce qui concerne l’accès à l’eau et aux systèmes d’assainissement. L’Etude Démographique et de Santé (EDS 2013-2014) a relevé un léger progrès en terme d’assainissement.
La proportion des ménages utilisant de l’eau de boisson salubre provenant d’une source améliorée est passée de 46% en 2007 à 49% en 2014. L’accès aux installations sanitaires améliorées est passé de 13,5% en 2010 à 20,5% en 2014.
Le Programme National des Villages et Ecoles Assainis qui a été initié en 2006 et dont la deuxième phase a été lancé il y a quelques mois a contribué à ce progrès. Ce programme garantit aujourd’hui l’accès à l’eau et l’assainissement de 3 millions de personnes.
Ce qui contribue à faire reculer les taux de mortalité et de morbidité auprès des enfants. Le gouvernement de la RDC est appuyé dans la mise en œuvre de ce programme par l’UNICEF, la Coopération britannique, l’USAID (agence américaine pour le développement international) et plusieurs comités nationaux pour l’UNICEF.
Le taux de mortalité des enfants a connu en RDC une diminution considérable de 148 pour milles naissances vivantes en 2007 à 104 en 2014 , selon l’EDS 2013-2014. L’Ecole assainie assure l’amélioration de la santé des élèves, la fréquentation des filles à l’école et les résultats scolaires, ce qui prouve l’impact multisectorielle des interventions sur l’eau.
Il y a nécessité de réduire les inégalités en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement Le rapport du Programme commun OMS/UNICEF de suivi intitulé » Progrès en matière d’assainissement et d’eau potable : mise à jour et évaluation des OMD, rapport 2015 » affirme qu’un individu sur trois dans le monde, soit 2,4 milliards de personne, vit toujours sans installations sanitaires. Sur ce total, 946 millions pratiquent la défécation en plein air.
L’accès à des points d’eau améliorés a constitué une réussite majeure pour les pays et la communauté internationale. Environ 2,6 milliards de personnes ont obtenu l’accès depuis 1990, ce qui fait que 91 % de la population mondiale dispose à présent d’eau potable et ce nombre ne cesse de croître.
En Afrique subsaharienne, par exemple, 427 millions de personnes ont obtenu cet accès, soit une moyenne de 47 000 personnes par jour, chaque jour depuis vingt-cinq ans.
Les gains en matière de survie de l’enfant ont été considérables. Aujourd’hui, moins de 1 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de diarrhées provoquées par de l’eau insalubre, des moyens d’assainissement inadéquats et une mauvaise hygiène, contre plus de 2000 il y a quinze ans.
Cependant, les progrès en matière d’assainissement ont été freinés par l’insuffisance des investissements dans des campagnes menées en faveur des changements de comportement, par le manque de produits bon marché pour les pauvres et par des normes sociales qui acceptent, voire encouragent, la défécation en plein air.
Bien que 2,1 milliards de personnes aient obtenu accès à un assainissement amélioré depuis 1990, le monde a manqué la cible des OMD. Pour l’atteindre, il aurait fallu couvrir près de 700 millions de personnes supplémentaires. Aujourd’hui, seulement 68 % de la population mondiale utilise une installation d’assainissement améliorée, soit 9 points de moins que la cible de 77 % des OMD.
La pratique de la défécation en plein air est également liée à un risque plus élevé de retard de croissance – ou de malnutrition chronique – qui touche 161 millions d’enfants dans le monde et leur fait subir des dommages physiques et cognitifs irréversibles.
Les zones rurales abritent sept personnes sur dix sans accès à des installations d’assainissement améliorées et neuf personnes sur dix qui pratiquent la défécation en plein air.
Des solutions envisagées pour réduire les inégalités
Les plans des nouveaux Objectifs de développement durable (ODD), qui doivent être fixés par l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015, comprennent une cible d’élimination de la défécation en plein air d’ici 2030. Ceci impliquerait la multiplication par deux des taux actuels de réduction, notamment en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne, affirment l’OMS et l’UNICEF.
L’OMS et l’UNICEF affirment aussi qu’il est essentiel de tirer des leçons des progrès inégaux de la période 1990-2015 et de veiller à ce que les ODD (Objectifs de développement durable) réduisent les inégalités et permettent de parvenir à l’accès universel en matière d’eau et d’assainissement.
Pour cela, la communauté internationale a besoin de ce qui suit : se procurer des données ventilées pour pouvoir identifier les populations et les zones qui se trouvent à l’extrême des moyennes nationales ; se concentrer sur les populations les plus difficiles à atteindre, notamment les pauvres des zones rurales ; pouvoir disposer de technologies et d’approches innovantes pour apporter des solutions durables en matière d’assainissement aux communautés pauvres à des prix abordables; prêter plus d’attention à l’amélioration de l’hygiène dans les foyers, les écoles et les établissements de soins.
Par Norbert Tambwe