Des milliers de familles au Sud-Kivu vivent dans la peur et l’exil forcé, prises au piège d’affrontements d’une intensité croissante. Les combats qui ravagent les territoires d’Uvira, Walungu, Mwenga et Fizi depuis la semaine dernière ont déjà provoqué un flot de blessés, dont des enfants, et un déplacement massif de populations.
Face à cette crise, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge de la RDC tentent de secourir les victimes, malgré des conditions d’accès de plus en plus périlleuses.
Au cours du week-end dernier, une équipe du CICR et de la Croix-Rouge de la RDC a réussi à évacuer 21 blessés par armes, parmi eux sept enfants, sur une distance de 40 kilomètres jusqu’à la ville d’Uvira. Ces victimes sont désormais prises en charge par les équipes médicales de l’hôpital général de référence d’Uvira, soutenu par le CICR.
Dans un communiqué publié dimanche 7 décembre, l’organisation humanitaire a alerté sur les difficultés croissantes à acheminer les blessés vers des structures médicales adaptées.
« Nous craignons qu’un grand nombre de ces blessés ne parviennent pas à trouver les soins médicaux dont ils ont désespérément besoin », s’inquiète Djibril Mamadou Diallo, chef du bureau du CICR à Uvira.
Face à l’aggravation de la situation, une équipe chirurgicale supplémentaire est déployée en urgence pour répondre à l’augmentation du nombre de victimes.
« Des hommes, des femmes et des enfants se retrouvent piégés par les combats, sur plusieurs lignes de front. Certains sont restés terrés dans leurs maisons pendant plusieurs jours. Ceux qui ont pu fuir se retrouvent par dizaines de milliers dans un exode de trop pour des personnes vivant déjà dans des situations précaires et qui du jour au lendemain doivent tout abandonner et prendre le chemin de l’exil », poursuit Diallo.
Le CICR dénonce également l’usage accru d’armes explosives à large rayon d’impact, telles que des obus et des roquettes, dans des zones densément peuplées. Ces attaques ont causé de nombreuses victimes civiles et détruit des infrastructures essentielles à la survie des communautés. L’organisation rappelle que l’emploi de tels moyens dans des zones habitées entraîne des conséquences humanitaires graves et peut constituer des attaques indiscriminées.
Enfin, le CICR exhorte toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. L’organisation appelle urgemment à préserver les infrastructures vitales et à faciliter l’accès aux soins pour les blessés.
Raphaël Kwazi