L’Université Libre de Kinshasa (ULK) a abrité, mercredi 3 décembre, un atelier consacré à la vulgarisation du Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples portant sur le droit à la nationalité et l’éradication de l’apatridie en Afrique.
À l’initiative du Comité Technique Interinstitutionnel de Lutte contre l’Apatridie (CTLA), avec l’appui de l’UNHCR, cette activité visait à sensibiliser les étudiants aux enjeux juridiques et humanitaires liés à la nationalité, tout en formant une nouvelle génération d’acteurs capables de porter la lutte contre l’apatridie en RDC.
Dans son intervention, Me Christian Makambo, chargé des Opérations et attaché au cabinet du Ministre de la Justice mais également chef de Division de la Chancellerie et Identité Juridique, a insisté sur la nécessité de s’approprier ce Protocole adopté par l’Union Africaine.
« Il était important d’organiser cet atelier pour permettre à la population, et particulièrement aux étudiants, de comprendre ce Protocole. L’objectif est de stimuler la réflexion et d’encourager l’engagement sur l’éradication de l’apatridie en RDC », a-t-il déclaré.
Dans la foulée, Me Christian Makambo a par ailleurs rappelé l’urgence de moderniser les lois africaines, dont celles de la RDC, afin de mieux protéger les groupes vulnérables exposés au risque d’apatridie.
Ces assises ont réuni enseignants et étudiants autour d’un débat sur la nécessité d’un cadre légal clair pour prévenir l’apatridie. Les participants ont soulevé plusieurs préoccupations liées à l’identification et à l’enregistrement des citoyens dans un pays de grande étendue.
Intervenant au nom des étudiants, Héritier Lokunda, vice-président des étudiants de l’ULK, a salué l’initiative qu’il juge essentielle pour la formation des futurs juristes.
« C’est une initiative à louer et qui doit se poursuivre. Cet atelier nous montre que l’apatridie n’est pas une notion théorique, mais une réalité qui touche des milliers de personnes. Nous sommes appelés, en tant que futurs juristes, à œuvrer pour un système plus juste et inclusif », a-t-il confié.
Au cours de l’atelier, les animateurs ont également souligné que plus de 15 États membres de l’Union Africaine n’ont pas encore ratifié ce Protocole, ce qui limite son application à grande échelle sur le continent.
Sandrine Fundi