
L’atelier de réflexion sur le cadre juridique et réglementaire destiné à protéger la liberté d’expression, la vie privée et les données personnelles à l’ère du numérique, organisé par l’UNESCO à Kinshasa, en collaboration avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), ainsi que le Secrétariat général du numérique s’est clôturé ce mercredi 13 août 2025.
Pour le représentant de l’UNESCO en RDC, Isaias Barreto da Rosa, cet atelier a permis à tous les participants de réviser les textes juridiques, d’échanger sur les rôles des institutions et de poser les bases d’une coopération renforcée entre les acteurs du numérique de la RDC.
« Face aux enjeux liés au numérique ainsi qu’à la régulation des plates-formes, il est impératif de bâtir une gouvernance numérique éthique, inclusive et éclairée, capable de garantir un équilibre entre la protection des libertés fondamentales, et la préservation de l’espace numérique véritablement sécurisé. Grâce aux discussions de ces assises, et à la suite de l’analyse des dispositions continues dans les lois tant au niveau national qu’au niveau international, j’ai aujourd’hui la ferme conviction que des mesures nécessaires seront prises pour garantir un espace numérique sain, respectueux de la vie privée, et assurera une protection efficace des données personnelles en RDC », a-t-il déclaré.
De son côté, le spécialiste en droit du numérique, le professeur Kodjo Ndukuma, a expliqué qu’il faut que ceux qui ont des données personnelles puissent être avisées sur l’importance de ces données, et que ces personnes puissent avoir un comportement prudent, qui évite qu’elles puissent exposer leurs données à la vue de tout le monde.
« Les personnes peuvent elles-mêmes protéger leurs vies privées en se comportant d’une façon différente sur les réseaux sociaux et garder certains secrets qu’elles estiment intime. Il faut donc que le pouvoir public puisse prendre des lois qui affirment la sphère de protection du cycle de vie de la donnée, à partir de sa création, de sa collecte, de son traitement, de sa conservation, de sa circulation et de son archivage. À cette ère du numérique, la population congolaise n’est pas très bien consciente de la sensibilité des données personnelles. Les données médicales, sur l’appartenance culturelle, éthique, de sa vie religieuse, sont des données sensibles qu’il ne faut pas dévoiler sur les plateformes numériques », a-t-il suggéré.
Les divers échanges de ces deux jours d’atelier ont permis de mettre en évidences des priorités comme :
• Le renforcement du mécanisme de contrôle et de régulation pour poursuivre le rythme des innovations ;
• « Le renforcement de la coopération interinstitutionnelle et intersectorielle dans la lutte contre les contenus illicites ou des informations de la cybercriminalité » ; et
• « L’intensification de l’éducation et la sensibilisation numérique »
Selon le Secrétariat général du numérique, « les recommandations issues de cet atelier doivent constituer une nouvelle feuille de route pour le gouvernement afin que chaque institut, médias, société civile trouve sa place dans la construction de l’espace numérique congolais sûr et inclusif ». Une approche soutenue également par le président du CSAC.
Linda Lusonso