Parution du livre “Le pouvoir caché de la diplomatie informelle – quand l’État ne suffit pas”
Dans un contexte géopolitique en pleine mutation, où les rapports de force se redéfinissent à grande vitesse, la République Démocratique du Congo (RDC) ne peut plus se contenter des seules voies officielles de sa diplomatie. C’est l’alerte – mais aussi la proposition de rupture – que lance Éric Kamba, géostratège et analyste politique, dans un ouvrage majeur intitulé :
Le pouvoir caché de la diplomatie informelle – quand l’État ne suffit pas.
Ce livre de 230 pages, à la fois rigoureux et accessible, explore un champ d’action encore trop ignoré : la diplomatie informelle, portée par des acteurs non étatiques – membres de la société civile, organisations religieuses, diaspora, ONG, intellectuels et entrepreneurs. Une diplomatie de proximité, agile, ancrée dans les réalités, mais souvent reléguée à la marge par les institutions.
« Il ne s’agit pas de concurrencer l’État, mais de le compléter. Dans un monde fragmenté, la voix du Congo ne peut se permettre de rester enfermée dans les couloirs ministériels », écrit Kamba.
L’auteur met ainsi en lumière le rôle stratégique joué par les Églises, notamment la CENCO, les structures protestantes et les mouvements laïcs, qui ont souvent été les premiers médiateurs dans les périodes de crise politique. Le livre reconnaît et analyse avec finesse le travail discret mais déterminant de ces acteurs dans le maintien du dialogue, la prévention des conflits, ou la défense des principes démocratiques.
CADA et les victoires de la diplomatie active
Parmi les cas pratiques analysés, figure en bonne place l’expérience du collectif Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA), un exemple emblématique d’initiative informelle structurée. Grâce à des plaidoyers ciblés, CADA a su influencer avec succès les dynamiques internationales. Le dernier exemple en date : la facilitation de transactions commerciales bilatérales entre les États-Unis et la RDC, hors des canaux opaques habituels, renforçant la transparence et la coopération économique directe.
Une approche académique et stratégique
Basé sur une méthodologie scientifique rigoureuse, l’ouvrage s’appuie sur des études de cas, des entretiens semi-directifs avec des diplomates, membres de la diaspora, leaders communautaires et experts, mais aussi sur une revue critique de documents institutionnels, de rapports confidentiels et de discours non publics.
Avec cette base solide, Éric Kamba plaide pour l’institutionnalisation de cette approche : il propose que la diplomatie informelle devienne un module d’enseignement académique dans les universités congolaises. Il s’agit selon lui d’un levier pour former une nouvelle génération de stratèges capables d’intervenir, de négocier, et d’influencer au-delà des canaux classiques. Une vision ambitieuse pour équiper les citoyens congolais des skills diplomatiques alternatifs nécessaires à un monde multipolaire.
Une urgence nationale
Pourquoi ce livre, et pourquoi maintenant ?
• Parce que la RDC traverse une phase critique, marquée par l’instabilité, les ingérences étrangères, la corruption et la fragilisation des institutions ;
• Parce que les mécanismes traditionnels de la diplomatie classique échouent souvent face à la complexité des conflits actuels ;
• Parce que de nouveaux acteurs – souvent informels – émergent et jouent un rôle déterminant dans la gouvernance, la paix et le développement ;
• Parce que la diaspora congolaise, loin d’être une simple source de transferts financiers, constitue un réseau d’influence global à valoriser stratégiquement.
Un livre-manifeste pour l’avenir
Cet ouvrage s’adresse à un large public : diplomates, politiques, chercheurs, membres de la société civile, jeunes leaders et citoyens engagés. Il propose une vision audacieuse mais pragmatique : intégrer la diplomatie parallèle dans une stratégie nationale cohérente, coordonnée et résiliente.
Il ne s’agit pas seulement d’un livre d’analyse, mais d’un véritable manifeste stratégique pour un Congo qui veut redevenir acteur – et non simple spectateur – de son destin.
Éric Kamba, coordonnateur du CADA