Lubumbashi : lancement du projet « Démocratisation de la gouvernance du secteur extractif »

Jeudi 12 juin 2025 - 17:34
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Société

Le Centre Carter, en partenariat avec le CENADEP et le CREFDL, a officiellement lancé le projet : « Démocratisation de la gouvernance du secteur extractif en RDC », une initiative visant à impliquer davantage les citoyens congolais dans la gestion des ressources minières et pétrolières du pays, ce jeudi 12 juin 2025 à Lubumbashi dans le Haut-Katanga.

À en croire ces organisations, la République démocratique du Congo étant est l’un des pays les plus riches en ressources naturelles au monde, son secteur extractif y joue un rôle central, représentant 25 % du PIB, 46 % des recettes fiscales et 98 % des exportations nationales.

Romain Ravet, représentant pays du Centre Carter a précisé qu'avec 70 % de la production mondiale de cobalt et des réserves colossales de cuivre, la RDC est un acteur clé de la transition énergétique mondiale. Pourtant, ce potentiel reste sous-exploité au profit du développement humain et de l’économie locale.

Face à cette réalité, le projet entend transformer la gouvernance du secteur extractif en y intégrant activement les citoyens et les organisations de la société civile. L’objectif est, a-t-il poursuivi, d'instaurer une gouvernance participative et transparente, et garantir une meilleure redistribution des richesses au profit de la population congolaise.

« Les défis de gouvernance du secteur ne permettent pas de faire levier de ces ressources pour diversifier l'économie comme le veulent les autorités, et de soutenir un développement humain durable », a déclaré Romain Ravet, Représentant Pays du Centre Carter en RDC.

Il a précisé à 7SUR7.CD que le projet repose sur trois piliers majeurs. La mobilisation citoyenne en renforçant la capacité de la société civile à exercer un contrôle citoyen efficace, en informant et en accompagnant les citoyens dans l’exercice de leurs droits liés aux ressources extractives.

Le Dialogue institutionnel en créant des espaces d’échange entre citoyens, organisations et autorités à tous les niveaux, pour co-construire des réformes institutionnelles et des pratiques de gestion plus démocratiques. L'accès à l’information en garantissant une information de qualité et accessible à tous sur les revenus, les projets extractifs et leur gestion, afin d’alimenter le débat public et la redevabilité.

« Il est essentiel que les citoyens puissent poser des questions, comprendre la valeur créée à partir des ressources de leur pays et exiger des comptes. Cela passe par l'accès à l'information, le renforcement de la société civile et un dialogue constructif avec les autorités.Aujourd’hui, cette gouvernance est monopolisée par les élites techniques et politiques, alors que les citoyens, véritables propriétaires des ressources, sont peu informés et peu impliqués », a-t-il ajouté.

Il est à noter que Le projet «Démocratisation de la gouvernance du secteur extractif en RDC » cible cinq provinces clés de la RDC notamment le Haut-Katanga, le Lualaba, le Haut-Lomami, le Tanganyika et le Kongo-Central, régions stratégiques par leur concentration en activités minières et pétrolières. Il sera mis en œuvre jusqu’en janvier 2028 par le Programme Gouvernance des ressources naturelles du Centre Carter.

La cérémonie de lancement a réuni les acteurs clés de la gouvernance du secteur extractif dont des représentants du gouvernement, du secteur privé, des partenaires techniques et financiers, de la société civile et des médias. Un panel multipartite a permis de débattre des enjeux de redevabilité, de transparence et d’équité, posant les bases d’un engagement commun pour une gouvernance durable et inclusive.

Patient Lukusa, à Lubumbashi