
La République démocratique du Congo s’apprête à réaliser son deuxième Recensement général de la population et l’habitat après plus de 40 ans. C’est dans ce cadre que le gouvernement de la République, à travers le ministère du Plan, via l’Institut national de la statistique (INS) et le Bureau central du recensement (BCR), a lancé ce jeudi la cartographie pilote du deuxième RGPH2.
C’est la première ministre qui a donné le go de ces travaux qui vont se dérouler sur ces trois sites, à savoir la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa, le territoire de Bolungu, dans le Kwilu, ainsi que le secteur de Tshikapa, dans la Kasaï. Judith Suminwa a, dans son mot, rappelé l’importance du recensement, tout en soulignant le caractère historique de cet événement. À l’en croire, il permet de fournir des données fiables de la croissance démographique.
« L’une des caractéristiques d’un pays qui vise l’émergence, c’est la maîtrise de la croissance démographique. Tandis que le gouvernement a ouvert plusieurs chantiers pour sortir le pays du gouffre du sous-développement, les statistiques nous font cruellement défaut, en dépit des résultats d’un certain nombre d’enquêtes sectorielles. Or, la plupart des politiques et projets du gouvernement exigent, pour leur conception et leur pilotage, des données fiables qui renseignent sur les effectifs de la population et sur leur situation économique et sociale jusqu’au niveau des entités territoriales les plus reculées. C’est le recensement qui fournit les données de n’importe quelle unité géographique jusqu’à la plus petite », a-t-elle déclaré.
Selon elle, le gouvernement a besoin de ces données pour une meilleure planification de ses actions en faveur de la population.
« De ces données, le gouvernement en a besoin pour une meilleure planification de ses actions. Comment être sûr, par exemple, de l’emplacement des établissements scolaires si l’on ne connaît pas la destination des enfants, d’âges scolaires dans les quartiers et les villages. Outre le gouvernement, les autres services du secteur public et privé peuvent se servir de ces données pour les études de marché et la planification de leurs activités. Malgré le retard enregistré pour le lancement de ces opérations, l’heure n’est pas à la résignation, car il n’est jamais trop tard pour un nouveau départ. Il est donc temps de mettre un terme à cette longue période de disette en matière de statistiques de la population », a soutenu la cheffe du gouvernement.
Par ailleurs, Judith Suminwa a exprimé son souhait « le plus ardent » de voir les opérations lancées se poursuivre sans « ambages ni blocages » jusqu’à la dernière étape de publication des résultats.
« Ainsi, nous allons pouvoir répondre avec exactitude à ces questions fondamentales : combien sommes-nous ? Qui sommes-nous ? Que faisons-nous ? Où vivons-nous Comment vivons-nous ? », a conclu la première ministre.
Pour sa part, la directrice générale de l’INS et superviseure du BCR, Élysée Chovu Alima, a affirmé que la date du 17 avril 2026 entre les annales de son établissement et du Système statistique national qui, d’après elle, ont assez souffert de la carence des statistiques fiables et actuelles devant servir de référence pour les autres enquêtes d’envergure nationale nécessaire à la planification du développement à la base.
Elle a souligné que le lancement des travaux cartographiques est une étape clé de la phase préparatoire du deuxième Recensement général de la population et l’habitat en RD Congo.
« Le lancement des travaux cartographiques est une étape clé de la phase préparatoire du deuxième Recensement général de la population et de l’habitat, dont l’objectif majeur consiste à faire le découpage de l’ensemble du territoire national en aires de dénombrement, qui seront confiées aux agents recenseurs pendant la phase du dénombrement exhaustif ou dénombrement général. La méthodologie retenue prévoit de collecter des données sur la population et les infrastructures socio-économiques et sanitaires et de constituer une base des données qui pourra déjà servir de base de sondages pour les enquêtes ultérieures. Des analyses intéressantes pourraient aussi être réalisées à partir de ces données », a-t-elle dit.
Avant de renchérir
: « Notons, cependant, que ces données ne constituent qu’une étape de la phase préparatoire au dénombrement, qui fournira, à son tour, des données exhaustives et détaillées sur la population à partir desquelles des indicateurs seront calculés pour le suivi des plans nationaux et provinciaux de développement ».
La DG de l’INS a profité de l’occasion afin de plaider pour que les travaux ne sarrêtent pas au niveau de la cartographie, mais que des différentes étapes, aussi importantes les unes que les autres, qui nécessitent la mobilisation des ressources importantes, se poursuivent. Elle a exhorté les partenaires techniques et financiers à se joindre au Gouvernement pour l’accomplissement de ce « grand » projet.
L’autorité de tutelle, le ministère du Plan, a martelé sur le fait qu’il est temps que la planification du développement du pays dans divers secteurs, puisse reposer sur des données fiables.
« Il s’agit d’un signal fort que le gouvernement de la République démocratique du Congo lance à la direction de la population et ses partenaires extérieurs en dépit d’un contexte sociopolitique difficile, marqué par l’agression de notre pays par les Forces rwandaises et leurs supplétifs du M23 », a déclaré le vice-premier ministre du Plan, Guylain Nyembo, dans son discours lu à cette occasion par le secrétaire général de son ministère.
Le premier Recensement général de la population et l’habitat (RGPH1) a été réalisé en 1984 en République démocratique du Congo, alors Zaïre. Depuis lors, le pays ne dispose pas des données et statistiques justes sur la croissance démographique de la population, ce qui impacte négativement la planification des actions gouvernementales en faveur de la population.
Prince Mayiro