
L'annonce du gouvernement d'union nationale faite par le président de la République, Félix Tshisekedi, continue à susciter des réactions. Au cours d'une interview accordée à la presse, ce mercredi 5 mars 2025, l'avocat international des droits de l'homme, Me Luc Fikiri Murefu a appelé le président Tshisekedi à discuter d'abord avec tous ceux qui sèment la désolation au Nord et Sud Kivu avant la sortie de ce gouvernement dit d'union nationale.
Il estime que cela sera un pas important vers la solution à cette crise que seul le gouvernement d'union nationale ne saura résoudre. Pour ce juriste originaire du Sud-Kivu, ce dialogue ne consistera pas à leur donner à l'aveuglette quoi que ce soit. Il sera juste question, explique-t-il, de les écouter et de leur faire écouter la position de la RDC de vive voix.
« Je saisis cette occasion pour témoigner, avant tout, toute ma compassion à mes frères et sœurs du Nord-Kivu et du Sud-Kivu aujourd'hui victimes de la rébellion causée par Nangaa et Paul Kagame. J'ai suivi avec attention les dernières déclarations du président de la République pour la formation d'un nouveau gouvernement d'union nationale. Je suis d'accord. Nous devons nous unir. Mais avant toute sortie d'un nouveau gouvernement, il est très important que le président de la République Félix Tshisekedi discute avec tous les ennemis de la République. Même Dieu a eu à discuter avec Satan. C'est écrit dans le livre de Job », a-t-il déclaré.
Tout en condamnant les atrocités que commettent Corneille et ses troupes, sous l'impulsion de Paul Kagame, au Nord et Sud Kivu, Me Luc Fikiri estime que la solution à la crise sécuritaire dans laquelle patauge la RDC actuellement passe absolument par le dialogue avec toutes les forces vives de la nation y compris ceux que d'aucuns considèrent comme les auteurs directs de cette situation, à savoir Corneille Nangaa, Joseph Kabila et Paul Kagame.
« Que ce soit Corneille Nangaa, Joseph Kabila, Paul Kagame, le président de la République doit échanger avec eux. Bien-sûr, nous sommes contre leurs démarches et leurs préalables. Même si le président de la République ne va pas répondre à leurs demandes, il faut les écouter d'abord. Si nous commençons par la sortie du gouvernement sans des concertations, nous faisons fausse route. Parce que les membres du gouvernement ne viendront pas prendre les armes. Nous devons d'abord écouter nos ennemis pour savoir comment trouver des solutions pour la restauration de la paix », a-t-il ajouté.
Me Fikiri pense qu'en plus du gouvernement d'union nationale, le président Félix Tshiseked doit aussi restructurer son cabinet et l'épurer des traîtres et de tous ceux qui ne l'aident pas dans ses efforts et sa ferme volonté de mettre fin de manière définitive à cette énième guerre d'agression.
Avant de clore son propos, cet avocat international résidant aux États-Unis exprime sa détermination à s'aligner derrière l'appel à la mobilisation générale lancé par le chef de l'Etat. Il dit être convaincu que l'unité et la solidarité nationales sont des valeurs qui doivent guider les Congolais en cette période, où qu'ils se trouvent, afin de barrer la route au spectre de la balkanisation.
Rappelons qu'au cours du dernier Conseil des ministres, le président Félix Tshisekedi a chargé son conseiller spécial en matière de sécurité, Eberande Kolongedee, de mener des consultations en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale.
ODN