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Le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya a lancé officiellement le mardi 18 février la session de la plénière des coordonnateurs de la société civile à Kinshasa.
Le cadre de concertation national de la société civile (CCNSC-RDC), en tant que plateforme jouant un rôle crucial dans la structuration et la coordination de la société civile congolaise, a organisé cette plénière pour que les participants contribuent par leur engagement et leur action à un Congo stable, juste et prospère.
Cette session est un espace de dialogue, d’orientation et d’harmonisation pour les participants afin d'unir les forces en répondant efficacement aux défis auxquels la RDC fait face. À l’insécurité persistante, au déplacement massif des populations dus à l’agression rwandaise qui a créé une crise humanitaire récurrente, aux défis économiques aggravant la précarité.
« Nous ne pourrons plus nous contenter d’être des observateurs ou des simples dénonciateurs. Nous devons prendre l’initiative de structurer notre action et de mobiliser toutes nos ressources humaines, intellectuelles et matérielles pour répondre concrètement aux souffrances de nos compatriotes. C’est pourquoi nous devons renforcer notre engagement que nous avons pris en tant que société civile, comme une alternative », a expliqué le Coordonnateur du CCPS-RDC Patient Bashombe Matabishi.
Pour lui, ce comité mis en place qui est celui de crise pour la paix et la sécurité en RDC n’est pas un cadre supplémentaire. C'est un instrument entre les mains de la société civile pour une action collective. Un espace de convergence en vue de fédérer les efforts pour mieux soutenir les communautés affectées par la guerre et l’insécurité, proposer des solutions concrètes et des actions immédiates pour renforcer la résilience des populations. Etre une force de proposition face aux institutions nationales et internationales sur la question de la paix pour mobiliser des ressources internes et ne plus être dépendants des financements extérieurs incertains.
Patient Bashombe a évoqué que la société civile ne peut pas se permettre d’être spectatrice impuissante du drame que vivent ses compatriotes, parce que l’histoire retiendra son engagement ou son inaction. Raison pour laquelle la société civile congolaise veut avoir un nouvel élan, une nouvelle image structurée, celle qui agit avec impact et qui mobilise et pourquoi pas qui transforme.
À son tour, Patrick Muyaya a rappelé que du côté du gouvernement, tout est mis en œuvre pour apporter des réponses aux Congolais en ce qui concerne cette guerre. Il appelle les uns et les autres à ne pas être spectateurs, mais plutôt acteurs.
“ Vous l’avez dit ici que nous subissons une agression sauvage, qui souille au jour le jour la terre de nos ancêtres, qui pille de manière systématique nos ressources, qui viole de façon éhontée nos mères et nos femmes, tout ça sur le regard de la communauté internationale qui montre clairement la limite de sa marge de manière à agir pour arriver au terme de cette crise. Les condamnations ne suffisent pas, les sanctions non plus, on verra si elles arrivent et de quelle nature elles seront, mais tout ceci m’incite simplement à vous dire qu’il faut considérer qu’on ne peut être mieux servi que par soi-même, et qu’aujourd’hui, lorsque vous regardez les problématiques de crises du monde, c’est chaque pays qui doit se lever d’abord pour lui-même. Ce n’est pas un repli sur soi, au contraire, mais ici comme la République démocratique du Congo, nous connaissons ce cycle de violences depuis trois décennies, et que la guerre qui est faite aujourd’hui, n’est pas qu’une guerre faite au président de la République, c’est une guerre qui est faite à chaque Congolais partout où il se trouve”, a fait savoir le porte-parole du gouvernement.
Selon lui, beaucoup ne réalisent pas encore les conséquences de ces conflits.
"Ça fait aujourd’hui 19 ans que nous avons adopté une constitution qui était issue des travaux laborieux à Sun City. Imaginez aujourd'hui, avec tous les acquis que nous avons pu avoir, au-delà du débat qu’on peut avoir, que les intentions manifestées en réalité de fragiliser l’architecture institutionnelle risquent de nous ramener à ce que nous avons connu en 1997. C’est cela l’objectif, parce que nous avons commencé à nous relever, parce qu'au-delà de toutes les difficultés que nous connaissons, nous avons progressivement repris notre place"a-t-il ajouté.
Selon lui, la RDC veut se réapproprier l’exploitation de ses richesses pour qu’elle puisse profiter à ses populations. Aucun pays n’a intérêt à ce que la RDC se lève, parce que lorsqu’elle se lèvera, elle sera le pays le plus puissant de la région.
Le ministre de la Communication et Médias invite les Congolais à l’unité dans la diversité et rappelle que le gouvernement est disponible dans le cadre des échanges et attentif pour apporter des réponses aux enjeux de l'heure.
Linda Lusonso