RDC : le professeur Luzolo Bambi soutient la réforme constitutionnelle

Mardi 21 janvier 2025 - 13:27
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L'initiative de la réforme constitutionnelle projetée par le président de la République, Félix Tshisekedi, connaît désormais l'adhésion du professeur Emmanuel-Janvier Luzolo Bambi Lessa.

D'après une dépêche de sa cellule de communication transmise à 7SUR7.CD ce lundi 20 janvier 2025, cet ancien ministre de la Justice estime qu'il est nécessaire de déverrouiller la Constitution pour consacrer une justice pour tous, fondée sur l'égalité de tous devant la loi.

Comme il l’avait affirmé au cours des États généraux de la Justice, il rappelle avoir toujours soutenu que l’une des causes qui bloquent l’État de droit en République Démocratique du Congo est la mauvaise gouvernance judiciaire.

Il note que la bonne gouvernance judiciaire s’exprime dans deux axes fondamentaux, à savoir : « la lutte contre l’impunité et la lutte contre la corruption. »

S’agissant de la lutte contre l’impunité, l'ancien conseiller spécial en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sous le règne de Joseph Kabila, indique que l’on assiste à une impunité généralisée par un déni collectif de justice face à 10 millions de morts et de nombreux déplacés de guerre dans l’Est de notre pays, sans une riposte conséquente de notre justice.

Cet ancien juge à la Cour constitutionnelle constate aussi que, bien que le chef de l’État ait eu le courage d’implémenter ou de commencer l’implémentation de la justice transitionnelle par la création du Fonds National de Réparation des Victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV), les atrocités continuent à se commettre dans l’Est de la République et l’état des déplacés reste très préoccupant.

Dans le secteur de la corruption, a-t-il poursuivi, en dépit de la mise en place des agences pénales de lutte contre la corruption, celles-ci rencontrent des difficultés sur le terrain à cause notamment de la qualité des personnes mises en cause. Pour lui, la situation est la même pour des personnes impliquées dans les actes de crimes contre l’humanité, crimes de guerre, génocide, crimes d’agression, en ce sens que leurs privilèges et immunités, ainsi que le trafic d’influence, viennent obstruer la bonne gouvernance judiciaire.

Comme l'a indiqué le professeur Luzolo Bambi, la poursuite de ces personnalités est subordonnée à la levée des immunités ou à l’autorisation parlementaire ; la justice s’arrête donc à la porte du Parlement.

« Cette situation consacre une justice à deux vitesses, c’est-à-dire une justice pour les riches, une justice pour les pauvres ; une justice pour les forts, une justice pour les faibles », a-t-il souligné.

L’actualité politique en République Démocratique du Congo fait état des débats alimentés par l’idée du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, d’ouvrir des réflexions sur la réforme constitutionnelle.

Merveil Molo