Guerre dans l'Est : un acteur politique fustige la stratégie de communication des autorités et souhaite un changement

Samedi 11 janvier 2025 - 15:16
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Georges Angunizu Manikani, acteur politique en province de l'Ituri, se montre très critique par rapport à la gestion de l'information de la guerre opposant les forces armées de la République démocratique du Congo "FARDC" aux groupes armés dans l'Est du pays, notamment le M23 soutenu par le Rwanda, ADF, CODECO, FDLR, ZAÏRE, etc...

Selon lui, la population n'est pas "suffisamment" informée de ce qui se passe sur les lignes de front. Pourtant, elle a le droit d'être informée des prouesses, des avancées, replis stratégiques, pertes en vies humaines, regain du territoire, perte du territoire, blessés de guerre, otages, etc...

"Les informations sur l'armée régulière sont moins relayées par rapport aux informations des forces négatives. 
La réalité est telle que les communicateurs officiels et ceux de l'armée ne communiquent pas suffisamment aux moments opportuns sous prétexte de stratégies militaires, gestion des informations… Par contre, ces forces négatives sont très agressives sur le plan informationnel", déplore-t-il dans un communiqué de presse parvenu à 7SUR7.CD, ce mercredi 08 janvier 2025.

Cette situation, Georges Angunizu l'impute également à ceux qu'ils qualifient d'extrémistes et fanatiques aveuglés

"Actuellement, il y a des extrémistes et fanatiques aveuglés qui étouffent les informations sur la ligne de front et ne veulent pas qu'elles circulent librement sous prétexte que ce serait faire l'apologie des rebelles et jouer à leurs jeux. Or, dans l'inconscience, ils divisent le peuple", écrit-il. Ce manque d'information, dit-il, ne permet pas d'avoir un élan de solidarité et cela empêche aux Congolais vivant à l'Ouest et la diaspora de compatir avec ceux de l'Est affectés directement par ces conflits armés.

"Comment un Kinois, un Katangais ou un Kasaïen sous informé, peut compatir avec un kivutien ou un iturien qui souffre des conséquences de la guerre ? Ce qui résulte généralement de divergences abusives entre peuple et différentes lectures de la situation à l’Est selon la région du même Pays.

A Kin, on assiste à de grands concerts, jeux de la francophonie, sextapes virales, discussions infinies sur l’actualité musicale ... Tandis qu'à l'Est, nos compatriotes meurent, des femmes violées, se son coté la diaspora se radicalise grâce aux informations ramassées par ci par là , l’opposition préoccupée par le mouvement et voyages du président de la république Son excellence Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et sa va volonté à vouloir réfléchir sur la réforme constitutionnelle, la société civile ballottée par la classe politique, l’armée se bat jour et nuit seule au front avec toute difficulté possible ,...Quand un membre du corps humain souffre, cela impacte sur d'autres membres, dit-on. Mais c'est loin d'être le cas dans notre pays", fustige  l'acteur politique Georges Angunizu.

Au regard de cette gestion peu efficiente, selon lui, de la communication de la guerre dans l'Est, il souhaite un changement de stratégie et même des acteurs si nécessaire.

"Pour gagner cette guerre médiatique, il faut changer la stratégie de la communication et les acteurs si nécessaire. L’armée numérique se ressource des informations nécessaires au moment voulu.
Ça ne sert à rien de persécuter les journalistes et les patriotes qui relayent les informations du front, du coté FARDC et rebelles car ils ne font que leur travail. Cependant, il faut les alimenter avec des informations en temps réel pour lutter contre l’intox et l’infox. Les autorités compétentes de communication sont appelées à changer la stratégie", recommande-t-il.

Dans le même cadre, cet acteur politique estime que la population congolaise a aussi le droit d'être informée sur les accords (politiques, militaires et économiques) signés qui peuvent impacter la sécurité nationale et l'intégrité territoriale.
Il fustige le fait que ces accords sont signés sans l'implication des représentants du peuple, les parlementaires, faisant notamment allusion aux accords sur la présence de l'armée ougandaise en RDC, l'armée de l'EAC et l'armée de la SADC, armée Burundaise…

Réagissant à l’actualité concernant le communiqué de ministre de la justice Constante MUTAMBA avertissant tout relayeur de des informations sur l’armée Rwandaise et son supplétif M23 subira la rigueur de la loi ( Peine de mort). Il pense que relayer une  vraie information du front de source officielle en faveur ou défaveur de nos vaillants soldats n’est pas une crime. Toute infraction est prévue pour la loi et sa sanction.

Séraphin Banangana depuis Bunia