Plusieurs jeunes africains, parmi lesquels des dizaines de congolais, hommes et femmes, sont retenus au Nigeria par un réseau de « faux pourvoyeurs d'emplois » dans une entreprise, qualifiée d’imaginaire par certains témoins, de l'homme d'affaires nigérian Dangote à Benin City, au Nigéria.
Selon 3 victimes qui ont réussi à s'échapper et rejoindre le pays, les bourreaux identifiés par ces victimes seraient notamment Jean-Baptiste Zogbali alias « Sido», Daniel Nganda, Huguette Lubambo, Moïse Buka, un certain Alphonse ou encore Noelly, non autrement identifiés. Nos sources affirment que tous sont supposés être des sujets d'origine congolaise.
A en croire ces jeunes Congolais, l'arnaque consiste à contacter des jeunes, leur faire croire d'une possibilité de signature d'un contrat de travail avec un salaire mensuel à 4 chiffres, moyennant un minimum 1300 ou 1500 $ à l'arrivée dont 1000 pour le visa et le reste pour l'assurance maladie, mais les frais de voyage jusqu'au Bénin sont laissés aux frais des candidats.
Une fois au Nigéria, ces supposés pourvoyeurs d'emplois récupèrent les passeports des candidats sous prétexte des formalités administratives sus évoquées.
« J'ai été contacté par Sido via mon père pour aller signer un contrat dans l'une des entreprises de Dangote. Généralement, moi, je n'accepte jamais ce genre de choses douteuses. Seulement, comme c'est mon père qui m'avait annoncé ça, me parlant d'un cousin que nous considérions beaucoup dans la famille, c'est ainsi que j'avais accordé du crédit à cette offre. La condition, c'était que je prévoie 1300 $ pour la paperasse et toutes les autres démarches pour la signature du contrat, une fois au Nigéria. Mais aussi, chaque candidat contacté paie son billet jusqu'à arriver au Bénin et c'est à partir du Bénin qu'ils (Sido et ses complices N. D. E) nous récupèrent pour nous aider à traverser clandestinement vers le Nigéria. », raconte l'une des victimes.
Tout est sérieux jusqu'à arriver sur place au Nigéria, poursuit la même source. Jenny Bilele, une autre victime congolaise, affirme que la supposée «arnaque» commence lorsque les candidats arrivent au Nigéria.
« Arrivés sur place, ils nous demandent les passeports et les 1300 $ (montant minimal qui varie selon la flexibilité du candidat, N.D.E) requis pour les formalités administratives. Après, on constate qu'au lieu d'une formation en lien avec le secteur d'activité de Dangote, c'est plutôt sur le marketing des réseaux qu'on commence à nous former», dit-elle.
D’après la première victime citée, ce marketing consiste à apprendre aux nouvelles recrues comment convaincre et amener d'autres personnes de leur entourage afin de tirer les bénéfices dans les pourcentages des placements qu'ils auront réussi à ramener par personne.
« Ils savent qu'une fois entrer au Nigéria clandestinement, on ne peut même pas aller se plaindre auprès de la police qui peut nous arrêter. En réalité, cette rétention des passeports et téléphones est un moyen de contrôler les mouvements des candidats en séjour illégal au Nigéria...Nous, c'est grâce au bruit, à la pression et surtout grâce à la relation parentale de l'un d'entre nous, avec Sido, et l'autre qu'on nous a relâchés nuitamment », renchérit une autre victime du nom d'Adèle depuis Cotonou où elle attend le billet pour rentrer au pays.
Certaines des victimes affirment avoir échangé leurs relâchements contre l'abandon de la somme d'argent versée à l'arrivée ( les 1300/1500$).
Selon les victimes, il y a plusieurs dizaines de jeunes congolais et togolais retenus encore là-bas, certains n'ayant plus de choix puisque dépourvus de passeports et d'autres espérant tirer bénéfice de cette affaire.
MD