Kinshasa : le sac de ciment gris se négocie à 33.000 FC, voire 35.000 FC malgré la fin de la grève des transporteurs

Lundi 14 octobre 2024 - 21:47
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Image d'illustration.

Le sac de ciment gris continue à se négocier entre 33.000 FC et 35.000 FC, soit 11 $  à 12 $, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, et ce, malgré la fin de la grève des transporteurs des véhicules poids lourds, œuvrant sur la RN1, Kinshasa-Matadi.

C'est le constat fait par le reporter de 7SUR7.CD, au cours d'une ronde effectuée dans différents coins de la mégapole kinoise ce lundi 14 octobre 2024. Des commerçants sont visiblement décidés à ne pas revenir à l'ancienne tarification du sac de ciment à un montant équivalent à 10 dollars américains.

Du district de la Tshangu, à celui de Mont-Amba, en passant par Lukunga et Funa, le constat reste le même. Trouver un sac de ciment à moins de 33.000 FC relève de l'exception. La règle est désormais un sac à 33.000 FC ou plus.

Dans les quartiers enclavés où les routes sont en état de délabrement avancé, la situation est plus inquiétante. Des commerçants vendent le ciment à 37.000  Fc, voire plus. C'est le cas des extrémités des quartiers Terre jaune, à la N'sele et Mokali à Kimbanseke, dans le district de la Tshangu.

Dans les communes de Matete, Lemba, Ngaba et Limete, seules les maisons commerciales tenues par des expatriés vendent le sac de ciment gris entre 30.000 FC et 31.000 FC.  Dans les maisons  commerciales appartenant aux nationaux, le prix oscille entre 33.000 FC et 35.000 FC.

La même réalité s'observe dans les municipalités de Kalamu, Kasavubu, Ngiri-Ngiri, Bandalungwa, Selembao, Bumbu, Ngaliema et bien d'autres. Cette situation met considérablement en difficulté la population congolaise en général, particulièrement ceux qui ont des maisons en construction.

Des personnes abordées s'interrogent sur la cause de cette hausse, alors que les transporteurs des camions poids lourds ont repris du travail depuis et leurs véhicules sont régulièrement visibles sur les artères de Kinshasa.

"Qu'est-ce qui peut expliquer cette hausse ? Le gouvernement nous a brandi comme argument que les conducteurs étaient en grève et c'est cela qui avait occasionné la hausse. Maintenant que la grève est levée, pourquoi le sac de ciment gris ne revient pas au prix initial ? Ça ne s'explique pas. Déjà, à 10 $ le sac, c'était trop cher par rapport à d'autres pays africains. Vendre aujourd'hui le sac entre 11 $ et 12 $, c'est tuer la population et décourager le boom immobilier que la ville connaît depuis un certain temps ", s'est plaint le propriétaire d'un immeuble en construction à Lemba.

D'autres personnes interrogées critiquent l'inaction des inspecteurs économiques sur le terrain. Elles estiment que la mission de contrôle annoncée par le ministre de l'Économie nationale, Daniel Mukolo Samba, ne produit pas de résultats.

"Pendant la grève des transporteurs, le ministre de l'Économie, Daniel Mukoko Samba, avait annoncé une mission de contrôle pour sanctionner tant les commerçants qui haussent les prix que ceux qui faisaient de la rétention de stocks. On en est où aujourd'hui ? Ces agents ne font rien sur le terrain. Malgré le communiqué du ministre, des commerçants continuent ostentatoirement à vendre le sac de ciment gris à 47.000 FC, voire plus. Aujourd'hui, la grève a pris fin. Mais ces mêmes commerçants vendent tranquillement le ciment à 35.000 FC. Il y a un laisser aller terrible en ce qui concerne le contrôle des prix à Kinshasa comme dans d'autres villes du pays", a fustigé Guelor L., la quarantaine révolue.

Notons que les personnes interrogées sur le sujet disent avoir constaté aussi avec regret que, par effet d'entraînement,  l'augmentation du prix du sac de ciment gris a entraîné la flambée des prix d'autres ustensiles de construction.

Lancé le 16 septembre 2024, le mouvement de grève des conducteurs des véhicules poids lourds, œuvrant sur la RN1, Kinshasa-Matadi, a été levé le 02 octobre 2024, après que les transporteurs ont obtenu une augmentation de 350 USD de leur salaire et l'application intégrale des accords de la tripartite de novembre 2023.

ODN