Phase 2 du projet ATRAP : L’implication de la communauté dans la lutte contre la bilharziose et le paludisme comme particularité

Samedi 5 octobre 2024 - 08:19
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L'ambassade de la Belgique, en partenariat avec l'Université de Kinshasa a tenu ce vendredi 04 octobre 2024, à l'Institut national de recherche biomédicale (INRB), une conférence de restitution des résultats de la 1ʳᵉ  phase du projet ATRAP, dédiée à la lutte contre la schistosomiase, maladie transmise par des mollusques d'eaux douces.

Dans sa présentation des résultats du projet "Actions pour la réduction des maladies parasitaires et aquatiques" (ATRAP), Tine Huyse a souligné l'implication active de la communauté dans cette 1ʳᵉ phase de lutte contre la schistosomiase.

« Avec ATRAP, nous avons créé une équipe de 25 citoyens scientifiques que nous avons formés à l'identification des mollusques. Ils ont été équipés des matériels de protection et des smartphones pour collecter des données. Nous leur avons demandé de surveiller les mollusques sur 3 sites fixés dans leur village », a-t-elle dit.

Et d'ajouter : « Ils ont également contrôlé la fréquence et les types de comportements à risques. Ils collectent et trient les mollusques par genre, ils les comptent, prennent une photo et transfèrent ces données au serveur. Et ces données sont traitées et analysées par notre expert pour la modélisation des sites de transmission de la maladie et pour créer des cartes des risques. [...] Au total, plus de 62 mille mollusques ont été collectés par des citoyens et plus de 5 000 rapports sur 110 sites surveillés».

Aussi appelée bilharziose, la schistosomiase est la 2ᵉ maladie parasitaire tropicale négligée après le paludisme. Elle est présente dans 380 zones de santé, dont Kimpese est la plus touchée.

À l'issue de cette 1ʳᵉ phase du projet, plusieurs recommandations ont été formulées par les parties prenantes, notamment :

- L'implication de la communauté dans la lutte contre la bilharziose ;

- La mise à jour de la cartographie des mollusques en RDC, en impliquant les citoyens scientifiques ;

- La politique nationale de communication dédiée à la bilharziose, intégrant les connaissances endogènes ;

- La sensibilisation aux risques d'infertilité liés à la bilharziose, pour inciter au changement de comportement ;

- Favoriser l'accès à l'eau potable et à des infrastructures durables (toilettes et puits).

Par ailleurs, la 2ᵉ phase du projet ATRAP a été lancée par la même occasion, avec la particularité de combiner la lutte contre la Schistosomiase et le paludisme.

Dans son speech, le docteur Joule Madinga, du département de médecine tropicale, a noté les avantages de cette combinaison, notamment en termes de ressources et de temps.

« La 2ᵉ phase est intéressante parce que nous allons mettre en application ce que nous avons trouvé dans la 1ʳᵉ phase. En plus, nous allons combiner la lutte contre la bilharziose à la lutte contre le paludisme. Le programme de lutte contre le paludisme est ancien, il a plus d'expérience, il a tourné depuis des années. Il y a des endroits où les deux maladies sont endémiques, au lieu de faire plusieurs programmes différents, on peut faire des paquets de prise en charge, des paquets de prévention qu'on peut mettre en commun pour gagner en termes de temps et de ressources ; et utiliser l'expérience du programme de lutte contre le paludisme pour également lutter contre la bilharziose », a-t-il dit.

Sachant qu'il n'existe pas de vaccins contre ces maladies, ATRAP propose l'approche de la « science citoyenne » pour emmener au changement de comportement durable par des campagnes de sensibilisation coordonnées par des citoyens scientifiques.

Grâce Kenye