Forêts du bassin du Congo : LiDAR, l’une des technologies préconisées par les chercheurs du CIFOR-ICRAF pour évaluer le cubage des arbres 

Dimanche 9 juin 2024 - 16:21
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Dans le bassin du Congo, les conflits sont récurrents entre les administrations et les exploitants forestiers. Ces conflits sont parfois le résultat de l’incompréhension sur les calculs du volume des bois coupés et les droits à reverser à l’État. 

Jusqu’à présent, selon les chercheurs du Centre de recherche forestière internationale et le Centre international de recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF), les administrations dans le bassin du Congo n’ont pas encore mis à jour les tarifs de cubage des arbres. Et pourtant, le volume des arbres est également impacté par le changement climatique.

À la 20ᵉ réunion des parties du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC), CIFOR-ICRAF a organisé un side event au cours duquel les chercheurs ont expliqué leurs réflexions susceptibles de concilier les administrations et les exploitants forestiers en ce qui concerne les calculs de cubage.

« Les tensions observées entre le secteur privé et l’administration, notamment sur les estimations de volumes des bois extraits à l’hectare, sont dues au fait que les tarifs de cubage qui sont utilisés par l’administration pour calculer les volumes exploités sont désuets. On sait actuellement que face au changement climatique, il y a des modifications sur le taux d’accroissement en diamètre et en hauteur des essences exploitées. Si on se repose toujours sur les anciens tarifs de cubage pour pouvoir quantifier les volumes de bois qui sont exploités, il y a vraisemblablement des écarts assez importants », a expliqué Stéphane Momo, chercheur à l’université de Liège, au laboratoire de la foresterie tropicale. 

Les chercheurs de CIFOR-ICRAF proposent que de nouvelles technologies comme le LiDAR soient utilisées pour éviter des approximations dans les calculs du cubage des arbres.

« Il y a donc nécessité d’utiliser les nouvelles technologies, par exemple le LiDAR terrestre ou mobile, pour pouvoir quantifier zone par zone, massif forestier par massif, le volume des bois pour déterminer les nouveaux tarifs de cubage. Si on forme des personnes-ressources, d’ici 5 ans ce problème peut être résolu, car il y aura des relations cordiales entre l’administration et le secteur privé », a ajouté Stéphane Momo.

Au Cameroun comme dans tous les autres pays du bassin du Congo, la déforestation et la dégradation des terres ne font qu’avancer. D’où l’appel à la définition de nouveaux modèles de gestion des écosystèmes forestiers.

« Le modèle existant n’a pas permis de garantir la durabilité de nos ressources. Au Cameroun, entre 2010 et 2023, 9,5 millions d'hectares de forêts ont été attribués pour exploitation. Dans la même période, nous avons perdu un couvert de près de 1,7 million d'hectares. Il y a de cela 6 ou 7 ans, les concessionnaires qui avaient des projets d’aménagement durable ont commencé à partir suite au manque d'essence sur le terrain. Ça laisse croire que les données étaient truquées à l’époque. C’est pour ça qu’on se retrouve aujourd’hui avec des forêts dégradées. Il est donc important pour les chercheurs de développer des modèles qui garantissent la durabilité des ressources. Ces modèles de paramétrage seront pris en compte par les concessionnaires lorsqu’ils élaboreront leurs plans d’aménagement », a pour sa part ajouté Justin Kamga, coordonnateur de l’ONG camerounaise Forêts et développement rural (FODER).

Pour rappel, la 20ᵉ réunion des parties du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC) organisée à Kinshasa, en République démocratique du Congo, avait pour thème « accélérer la protection et la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale ».

Bienfait Luganywa

 

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