Installé à la tête de la mairie de Lubumbashi depuis le 25 janvier 2023, le maire Martin Kazembe a jugé son bilan de "positif" après plus d'une année de gestion de la capitale du Haut-Katanga.
Dans une interview à 7SUR7.CD le vendredi 05 avril 2024, l'autorité urbaine s'est dit satisfait de tous les efforts fournis pour diriger la ville de Lubumbashi, et y amener ainsi la propreté, la sécurité et la paix entre les communautés. Il est notamment revenu sur les questions environnementales, la salubrité, la gestion des parkings et des motocyclistes au centre-ville de Lubumbashi.
7SUR7.CD : Quel est l'état actuel de la ville de Lubumbashi que vous dirigez ?
Martin Kazembe : D'abord, si nous faisons un pas en arrière, sur le plan environnemental, la ville de Lubumbashi, il y a des avancées significatives. Hier, en plein centre-ville, les gens décriraient les immondices de gauche à droite. Par rapport aux initiatives qu'on a eu à prendre, il fallait s'attaquer à la cause au lieu de se mettre toujours à évacuer les immondices. La cause, c'était nos compatriotes, les marchands pirates qui amenaient souvent des immondices à tout moment. Vu qu'on a pris certaines mesures, nous constatons ensemble qu'il y a quand-même des avancées significatives par rapport à ça. Sur le plan social, je ne peux vous dire que depuis notre avènement au sein de la mairie, la ville de Lubumbashi n'est pas très secouée par rapport à cette cohabitation pacifique entre les communautés. Nous prenons toujours la paix et cette cohabitation pacifique tel que voulu par le chef de l'Etat. Sur le plan sécuritaire, il y a des efforts qui sont consentis à notre niveau et ensemble avec l'exécutif provincial et aussi avec la population. Nous travaillons toujours en collaboration sur tous les plans avec la population. Et sur le plan environnemental, la population doit capitaliser toutes les mesures que nous prenons.
7SUR7.CD : Ne pensez vous pas que les mesures prises pour lutter contre l'insalubrité au centre-ville de Lubumbashi sont venues un peu en retard après plusieurs cris de détresse lancés par les lushois sur l'état de la capitale du Haut-Katanga ?
Martin Kazembe : Lorsqu'on a pris le bâton de commandement au sein de la mairie, nous étions pendant une période purement électorales. Sur les plans politique, social, il ne fallait pas être trop dur pendant cette période là. Néanmoins, la mairie que nous avons l'honneur de diriger, le travail s'effectuait sur le terrain mais cette fois-ci, après les élections. Voilà aujourd'hui, quand-même les choses semblent marcher.
7SUR7.CD : Sur 10, vous vous donnez quelle côte de gestion de la ville de Lubumbashi ?
Martin Kazembe : Je ne peux pas me côter parce que je suis au service de la population. C'est à elle de me côter par rapport au travail fait et aux réalisations qu'on venait de faire pendant une année et deux mois, si je ne me trompes pas.
7SUR7.CD : A propos des immondices qui sont évacuées, quelle est la stratégie que vous avez mis en place ?
Martin Kazembe : Nous avons changé certaines stratégies. Nous avons procédé par mettre sur pied une équipe d'assainissement. On a eu à innover. Une équipe qui travaille pendant la nuit. Parce que pendant la nuit, pas de fortes circulations. Les cantonniers travaillent correctement et comme ils sont motivés et pendant la journée, nous procédons par l'évacuation. Donc aujourd'hui en faisant le tour du centre-ville, les résultats sont palpables.
7SUR7.CD : Où sont jetés ces déchets ou immondices ?
Martin Kazembe : Au dépotoir qui existe depuis longtemps à l'entrée de la ville. Et il y a un projet qu'on est en train de travailler qui nécessite énormément des moyens. Nous sommes en plein processus de délocaliser ce dépotoir parce que hier, c'était à l'entrée de la ville et il n'y avait plus d'habitation mais aujourd'hui ce dépotoir est spolié. Alors nous entant que autorité urbaine, nous devons nécessairement appuyer sur l'accélérateur afin de délocaliser ce dépotoir.
7SUR7.CD : Après plusieurs décisions prises pour lutter contre la présence des motocyclistes au centre-ville de Lubumbashi, sur le terrain, aucun changement. Comment expliquez vous cette situation ?
Martin Kazembe : L'État existe et nous continuons toujours à travailler. Nous sommes en train d'y aller tout doucement. Aujourd'hui, nous avons commencé avec nos compatriotes de marché pirate, sur les arrêts abusifs. Pour délocaliser ces compatriotes, nous devons leur chercher des endroits où ils peuvent commencer à garer paisiblement. Il y a aussi une manière de gérer cette situation des motards parce qu'ils suivent là où il y a les arrêts et comme nous sommes en train de travailler par rapport au projet d'initier dernièrement, vous allez voir que dans les jours à venir, nous allons aussi mettre fin à ça mais nous procédons toujours par la sensibilisation.
7SUR7.CD : Au centre-ville de Lubumbashi, les embouteillages deviennent monnaie courante et les chauffeurs de transport en commun stationnent presque partout. Est-ce qu'il y a une nouvelle politique que vous avez mis en place pour régler cette question ?
Martin Kazembe : Oui. D'abord, une petite réflexion. La ville de Lubumbashi d'aujourd'hui et celle du hier, il y a une démarcation significative. Hier, vous aviez un véhicule, aujourd'hui, vous en avez peut-être dix. Mais la configuration du centre-ville reste la même. Et d'ailleurs, nous continuons même à perdre d'autres espaces. Par rapport à cette croissance démographique, nous nous sommes dits, ça ne sert seulement à rien de traquer nos compatriotes en leur disant vous devez cesser à faire ça. Nous entant que responsables, nous devons songer à comment créer d'autres endroits en terme d'arrêt ou parking pour exercer leurs activités. Nous venons de faire un pas d'abord. Vous voyez du côté Matshipisha, il y a un espace. On a pris des engagements avec un partenaire pour ériger un parking. Nous allons récupérer tous les véhicules qui prennent la direction de Kasumbalesa, Kipushi, Mokambo et le voyage en dehors du pays pour commencer à stationner de ce côté là. Ça sera un endroit très sécurisé et c'est dans le souci de désengorger le centre-ville et répondre aux attentes de la population dans le secteur de transport. Pour les motocyclistes qui sont à la Poste, ils vont quitter là-bas à tout moment. Les mesures sont là et c'est un problème juste de temps.
7SUR7.CD : La question de marché pirate date des années et depuis votre avènement, cette activité de vente à la sauvette ne fait que disparaître et réapparaître. Que faire pour y mettre fin ?
Martin Kazembe : D'abord, nos compatriotes doivent regagner les marchés officiels. Il faut qu'il y ait une prise de conscience d'une manière générale. Il ne faudrait pas qu'ils se mettent en tête qu'il faut qu'on soit toujours derrière eux avec les armes pour les pourchasser. Non. Nous sommes dans un pays civilisé. Dès que nous les sensibilisons, ils doivent mettre ça en application. Et pourtant, il y a des marchés qui sont vides. C'est le cas du marché de la commune de la Rwashi mais les gens ne veulent pas aller exercer leurs activités à l'intérieur. C'est pourquoi nous avons lancé l'opération marché pirate zéro au centre-ville. Je ne cesse jamais d'insister sur la prise de conscience collective. Nous sommes dans un Etat moderne. Les mesures que nous prenons, les gens doivent les observer parce que le fait que nous continuons toujours à exercer cette pression en utilisant les forces de l'ordre, ça nous coûte. Les gens doivent prendre conscience pour nous accompagner.
7SUR7.CD : Bientôt, vous serez appelé à d'autres fonctions puisque vous êtes candidat vice-gouverneur pour le Haut-Katanga, pensez vous que vous avez réellement travaillé pour le bien des lushois après plus année à la tête de la mairie ?
Martin Kazembe : Même si je n'ai pas voulu me donner la cotation, je pense que par rapport au temps que nous venons de faire au sein de la ville de Lubumbashi, mon bilan est positif. Parce que nous venons de réaliser certaines choses qui n'ont jamais été faites. Nous construisons le mur de clôture de la mairie. Nous avons besoin d'être sécurisé parce que nous devons travailler dans un environnement très sécurisé. Depuis la mairie existe, les gens entrait de toute part sans contrôle. C'est aussi pour embellir le lieu de travail. Hier la ville de Lubumbashi n'avait pas de camion anti-incendie. Il y avait des cas d'incendie que les gens déploraient. Le dernier cas de Jambo. Si ces cas là ont pris de l'ampleur, c'est parce que la mairie n'était pas du tout impliquée. Mais aujourd'hui, sur fonds propres, nous avons un camion anti-incendie. Tandis que, nos prédécesseurs, ils recevaient de dons à travers nos partenaires. Nous, nous venons de prêcher par l'exemple à travers ce que nous avons comme moyen. Le patrimoine de la ville de Lubumbashi qui était tant spolié mais par rapport à notre politique de gestion, le cas du bassin de la ville, aujourd'hui, on est en train de rénover ça.
Le maire Martin Kazembe a été élu député provincial sur la liste du parti politique UDPS dans le Haut-Katanga. Actuellement, il est le colistier du gouverneur sortant Jacques Kyabula pour les élections des gouverneurs prévues le 29 avril 2024.
Des propos recueillis par Patient Lukusa, à Lubumbashi