La compagne de sensibilisation contre le travail des enfants dans les sites miniers a été lancée à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, le vendredi 18 novembre 2022.
Organisée par l'Organisation internationale de travail (OIT), cette activité entre dans le cadre du projet dénommé "Combattre le travail des enfants dans les chaînes d'approvisionnement de Cobalt" en République démocratique du Congo (COTECCO) avec comme thème : « Disons non au travail des enfants dans les mines ».
Lors du lancement officiel de cette campagne de sensibilisation contre le travail des enfants dans les mines tenue au siège de la commune de Rwashi, Polycarpe Kumasamba, représentant de la cheffe du projet Blandine Ongoto, a indiqué que dans le cadre de cette sensibilisation, l'OIT a mis en place une stratégie de communication durable dans le but de lutter contre le changement de comportement de la population face à la situation des enfants dans les mines.
« Cette stratégie est accompagnée d'un plan global de sensibilisation que le projet met en œuvre dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga avec l'appui financier du département américain du travail. C'est dans le cadre de la mise en œuvre de ces outils que nous nous retrouvons ce jour pour le lancement de cette campagne de sensibilisation pour nous rappeler et rappeler à nos frères et sœurs, enfants et parents de la nécessité de protéger les enfants contre toute forme d'exploitation dont le travail des enfants dans les mines. Le travail est nuisible à nos enfants, à leur santé, à leur croissance. Le travail des enfants est un obstacle pour le développement de nos familles, de nos communautés et de notre nation. C'est ainsi qu'aujourd'hui, disons tous non au travail des enfants dans les mines artisanales », a-t-il déclaré.
De son côté, Mireille Kulyfia, commissaire principal en charge des actions sociales et affaires humanitaires du gouvernement Jacques Kyabula qui a lancé cette campagne a remercié tous les responsables qui se sont engagés dans cette lutte de sauvegarder les enfants dans l'objectif d'assurer leur éducation de qualité pour servir la RDC. Elle a promis d'être attentive aux problèmes sociaux humanitaires.
« Cette campagne de sensibilisation est un signal fort adressé aux opérateurs miniers, à la police des mines et aux autres responsables qui œuvrent dans ce secteur pour veiller à ce que les enfants n'accèdent sur les sites miniers en vue d'assurer leur avenir prometteur. Je promets d'être attentive aux problèmes sociaux humanitaires et raffermir les liens avec tous les partenaires mobilisés pour cette cause qui devient un fléau planétaire. Et ceci exige l'implication de tous les acteurs et j'en appelle par ailleurs à la conscience nationale pour que ce projet d'une grande envergure soit une réalité dans notre province du Haut-Katanga », a-t-elle souhaité.
Dans la foulée, une caravane motorisée a eu lieu dans les rues et avenues de la commune de Rwashi en passant par la carrière de Rwashi Mining où certains enfants et parents trouvés sur le lieu ont bénéficié des messages de sensibilisation et conseils pour éviter la présence des enfants dans les sites miniers. De partout où les membres de l'OIT sont passés, les populations de ce coin ont salué ce geste qui sauve leurs enfants.
Il est à rappeler qu'entre 2016 et 2020, selon l'Organisation internationale du travail, le nombre d'enfants de 5 à 11 ans travaillant dans les mines a augmenté de près de 9 millions. Une situation qui s'est plus exacerbée par le Covid-19.
Pour palier à ce problème, plusieurs pays à travers le monde ont multiplié, lors de la 5ème conférence mondiale sur l'élimination du travail des enfants en Afrique du Sud, des initiatives. C'est le cas du 24ème engagement sur les 49 qui visent à favoriser l'évolution de la mentalité particulièrement dans les zones rurales selon les méthodes participatives pour sensibiliser la population au droit à la scolarité obligatoire et à la nécessité d'une action immédiate en vue de renoncer à recourir au travail des enfants.
Patient Lukusa, à Lubumbashi