Les casques bleus de la MONUSCO vont effectivement être délocalisés de la ville de Butembo vers Beni et Rutshuru tel que l'a annoncé le gouverneur du Nord-Kivu, Constant Ndima, au cours de son adresse à la presse du jeudi 18 août dernier.
Dans un communiqué publié ce samedi 20 août 2022, le maire Mowa Baeki Telly Roger précise que cette relocalisation débute ce même samedi entre 20h et 23h et se poursuivra jusqu'au 24 août prochain.
« Dans la nuit de ce 20 au 21 août 2022, de 20h à 23h : déplacement de 22 véhicules de Beni vers Butembo pour récupérer des matériels. Dans la nuit du 21 au 22 août 2022, de 21h à 1h, déplacement des véhicules de Butembo vers Lubero pour les mêmes faits. Dans la journée du 22 août 2022, de 9h à 11h, déplacement de URUBATT de Lubero vers Goma par hélicoptère. Dans la nuit du 22 au 23 août 2022, de 21h à 6h, déplacement de 15 véhicules de Lubero vers Rwindi. Dans la nuit du 23 au 24 août 2022, de 21h à 1h, déplacement des véhicules de Rwindi à Kiwanja », écrit-il.
Cette délocalisation est consécutive aux récentes manifestations violentes au cours desquelles une dizaine de personnes dont 3 casques bleus ont péri dans la ville. Les manifestants exigeaient le départ des casques bleus qu'ils jugent inefficaces dans leur mission de protection des civils.
Des tensions se sont rallumées contre l'ONU au Nord-Kivu après la prise de la cité de Bunagana par les rebelles du M23. Lors de ses sorties médiatiques, le porte-parole de la Monusco avait fait des déclarations qui avaient choqué aussi bien le gouvernement congolais que la population civile. Ce qui lui a même valu d'être expulsé par Kinshasa.
Au pays depuis 1999, la mission des Nations-Unies pour la stabilisation au Congo est souvent critiquée pour son manque des résultats sur le terrain. Certains Congolais anti-MONUSCO vont parfois jusqu'à soupçonner les casques bleus d'entretenir des groupes armés afin de pérenniser la présence de la MONUSCO en République démocratique du Congo.
Isaac Kisatiro, à Butembo