En marge de la journée mondiale de lutte contre la traite des personnes, célébrée le 30 juillet de chaque année, l'Agence pour la prévention et la lutte contre la traite des personnes (APLTP) a lancé ce mercredi 27 juillet 2022 à Kisangani, la 14e session de formation des acteurs de première ligne. Ces acteurs ont l'habilitation de jouer un rôle dans la lutte contre ce fléau.
Faisant d'une pierre deux coups, cette agence de la présidence de la République a sensibilisé des officiers de l'armée et de la police basés dans cette province du nord du pays sur les notions basiques de la traite des personnes, entre autres sa définition, sa dimension et ses multiples formes.
Ces officiers des services de sécurité ont également appris ce qu'ils peuvent faire, dans le cadre de leurs attributions, lorsqu'un cas de la traite des personnes est identifié.
Pour Guy Bao Ebamu, coordonnateur adjoint de l'APLTP chargé des questions techniques et opérationnelles, la lutte contre la traite des personnes commence par l'information à l'endroit des acteurs qui sont habilités.
« Nous tenions qu'ils soient mieux informés sur ce fléau car le trafic d'êtres humains est une réalité dans le pays et à travers le monde (...). C'est plus important d'apporter l'information qu'il y a un danger qui nous guette à travers différentes formes de la traite des personnes, entre autres l'exploitation sexuelle qui est la forme la plus répandue en RDC, le trafic d'organes et des enfants, la mendicité forcée, le mariage forcé et l'enrôlement des enfants dans les groupes armés. Il faut donc que le peuple soit vigilant pour savoir dénicher les bourreaux pour qu'ils soient mis à la disposition de la justice », a-t-il dit à la presse à l'issue de cette séance de travail.
Pour sa part, Ely Thelot qui est conseiller technique à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM-RDC) en matière de lutte contre la traite des personnes, a déploré que les victimes de ce fléau ne sont pas toujours informées qu'elles sont victimes.
« La traite des personnes est un phénomène mondial qui a des conséquences graves sur la société. Elle est l'une des violations graves de la vie humaine et il y a plusieurs cas en RDC sous différentes formes. Presque toutes les provinces sont touchées mais malheureusement les victimes ne savent pas qu'elles sont victimes vu qu'elles ne savent pas qu'est-ce que la traite des personnes. Nous sommes donc à Kisangani pour former, sensibiliser les acteurs de première ligne afin que ce fléau soit connu. Etant outillés, ils seront capables de faire le travail de protection, d'assistance et même d'accompagnement et de réinsértion des victimes », a-t-il expliqué.
Rappelons que cette session de formation à Kisangani intervient après le lancement, en début de ce mois de juillet, de l'opération de collecte des données sur la traite des personnes à Mwene-Ditu, dans la province de Lomami. L'APLTP compte sillonner toutes les provinces afin d'y former les acteurs de première ligne.
Bienfait Luganywa