Les pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) peaufinent des méthodes pour des espaces médiatiques dépourvus des discours incitatifs à la haine dans la région.
C'est dans cette perspective que la ville de Kinshasa, capitale de la RDC, abrite le forum sur l'élaboration et l'adoption d'un projet de stratégie et du plan d'action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique en Afrique centrale.
Ces travaux de 4 jours ont été ouverts ce mardi 21 juin 2022 par la ministre déléguée près le président de la République, Nana Manuanina Kihimba. Elle a représenté le chef de l'État congolais et président de la CEEAC, Félix Tshisekedi.
Dans son speech, elle a appelé les participants (présidents et représentants des organes de régulation de la communication et des médias des pays membres de la CEEAC et les professionnels des médias) à s'investir pour l'adoption d'un document stratégique et programmatique permettant aux États de la CEEAC de faire face à la menace que représentent les discours de haine.
« J'invite ainsi tous les participants aux travaux du forum de Kinshasa à mettre à profit leurs diverses expertises pour parvenir à l'adoption d'une stratégie régionale de lutte contre les discours de haine qui permettra de mettre en place les mécanismes pouvant aider à résorber au maximum ce fléau dans les pays de la région », a-t-elle déclaré.
La ministre déléguée près le président de la République a salué l'organisation de ces assises qui tombe à pic, « surtout en ces moments très critiques pour la plupart des pays de l'Afrique centrale, qui connaissent actuellement une recrudescence des discours incitatifs à la haine et à l'hostilité sapant ainsi les efforts de paix et les valeurs du vivre ensemble qui caractérisent le peuple africain.»
À en croire N. Manuanina, cette question préoccupe au plus haut point le président Tshisekedi et son gouvernement qui mettent en jeu tous les moyens nécessaires pour mettre fin aux discours de haine et à l'incitation à la violence au sein des populations.
Pour gagner cette bataille, le représentant du système des Nations Unies, Abdoul Aziz Thioye, a mis un accent particulier sur une vigilance permanente et une mobilisation de tous pour opposer à ces discours, des messages de tolérance, de vivre-ensemble et de retenue. Il a préconisé l'instauration des mécanismes de prévention multidimensionnels et inclusifs et le renforcement des mesures dissuasives et répressives.
« Les Nations Unies et leurs partenaires réaffirment leur détermination à demeurer aux côtés des États de la CEEAC pour soutenir ce genre d'initiative ainsi que pour accompagner la mise en œuvre du projet de stratégie régionale et de plan d'action qui sera adopté à l'issue des travaux de Kinshasa », a affirmé le directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH).
Ces assises sont une initiative du bureau des Nations Unies en Afrique centrale (UNOCA) et de la CEEAC, avec l'appui de différentes entités onusiennes de l'Afrique centrale. Les deux précédents forums avaient eu lieu à Douala (Cameroun) du 26 au 29 octobre 2021 et à Bangui (République centrafricaine) du 26 au 29 avril 2022.
Merveil Molo