Voulant se doter d'une stratégie nationale des tourbières, la République démocratique du Congo par l'entremise de l'Unité de Gestion des Tourbières (UGT), a initié une étude sur les menaces anthropiques actuelles et potentielles qui pèsent sur les tourbières.
Grâce au financement de l'Agence belge de développement (Enabel), les résultats de cette étude menée dans les provinces de la Tshopo, de la Tshuapa, du Sud-Ubangi, de l'Équateur, de la Mongala et du Maï-Ndombe ont été présentés aux différentes parties prenantes, le mardi 31 mai dernier, au cours d'un atelier organisé dans la ville de Kinshasa.
Selon le professeur Raphaël Tshimanga, directeur du Centre de Recherche en Ressources en Eau du Bassin du Congo (CRREBAC), structure qui a mené cette étude, les menaces anthropiques actuelles et potentielles sur les tourbières sont notamment : L'agriculture itinérante sur brûlis, la carbonisation, l'écopage, l'urbanisation de zones à tourbières, l'exploitation artisanale du bois et le feu de brousse pendant la saison sèche.
Pour enrayer ces menaces, le CRREBAC a formulé plusieurs recommandations, entre autres, l'accélération du processus d'élaboration du plan national de la gestion des tourbières, l'identification et formation des équipes des techniciens en matière de gestion des tourbières, et ce à tous les niveaux, la sensibilisation de la communauté sur la gestion des tourbières, l'installation d'antennes de l'UGT au niveau provincial et local, l'implication des femmes, des Personnes âgées et des jeunes dans le processus de gestion des tourbières ainsi que l'apport d'un appui technique et financier aux communautés riveraines aux zones de tourbières dans le cadre d'initiative alternatives.
Dans son discours, le délégué de Enabel pour la circonstance, Patrick Tshimanga, a exprimé la satisfaction de cette agence belge quant à la réalisation de cette étude.
"L'Agence belge de développement, par l'entremise de son Programme d'Etude et d'Expertise (PEE), a reçu de l'administration du ministère de l'Environnement et du Développement Durable, pour le compte de l'Unité de gestion des tourbières, une demande de financement pour une étude portant sur l'identification des menaces à l'intégrité des tourbières de la RDC. Cette demande de financement a été approuvée par le Comité de pilotage du PEE", a-t-il rappelé.
Et d'ajouter : "Nous sommes donc confortés à ce jour de voir les partenaires du ministère de l'Environnement et du Développement Durable réunis autour de monsieur le secrétaire général à l'Environnement et au Développement Durable, dans le cadre de cet atelier pour la présentation et la validation des résultats de l'étude sur les menaces qui pèsent sur les tourbières de la République Démocratique du Congo".
Pour sa part, le secrétaire général à l'Environnement et Développement Durable, Benjamin Toirambe, est revenu sur l'importance de cette étude : « Aujourd'hui, nous voulions présenter l’étude par les techniciens qui l’ont réalisé, afin d’aider les uns les autres et surtout les administrations et les politiques à prendre des décisions idoines de nature à éviter au pays toutes sortes de dégâts dans ces zones. L'importance des tourbières réside dans leur capacité à stocker les gaz à effet de serre ».
"Vous savez, comme nous avions dit la fois passée, les tourbières deviennent un concept très important. Et nous devons faire un effort afin tout le monde comprenne son fonctionnement. Son importance est liée en sa capacité de stocker le gaz. C'est-à-dire que les tourbières n'émettent pas mais plutôt, stockent le carbone. Et ce stockage, nous devons y veiller pour qu'il n'y ait pas de perturbations", a-t-il dit.
Les tourbières sont un écosystème important dans le contexte de la lutte contre le changement climatique, car elles constituent un réservoir considérable des gaz à effet de serre.
Prince Mayiro