La Fédération des Entreprises du Congo (FEC) exige du gouvernement l'application du système de traçabilité à taux zéro, conformément à la recommandation de l'Assemblée nationale.
C'est le président de la Commission nationale Industrie, organe de la FEC, Leny Ilondo, qui l'a affirmé dans la presse ce mardi 31 mai 2022.
Pour lui, il est impérieux pour le gouvernement de respecter la recommandation de la représentation nationale, faite lors de l'examen et du vote du budget 2022.
En effet, l'Assemblée nationale avait demandé au gouvernement de ne pas imposer les prix des signes (vignettes et timbes) à apposer sur les produits d'accises pour éviter l'augmentation des prix de l'ordre d'environ plus de 10 % sur le marché.
Parlant au nom des opérateurs économiques, Leny Ilondo s'est dit opposé farouchement au fait pour le gouvernement d'imposer aux entreprises de payer ces signes (vignettes ou timbres) à mettre sur les produits même lorsqu'elles se sont déjà acquittées des droits d'accises dûs à l'Etat sur ces mêmes produits.
"Il y a double paiement.
Pour les autres secteurs comme l'importation des cigarettes par exemple, les prix des vignettes ont augmenté de plus de 550% et c'est inacceptable. L'arrêté signé par le ministre des Finances en 2020 pour mettre en place le système de traçabilité a violé la Loi, notamment la nomenclature des impôts, taxes et redevances du fait que le ministre a donné au directeur général de la DGDA le pouvoir de fixer les prix des vignettes fiscales. Ce pouvoir relève uniquement du Parlement qui doit voter une Loi pour fixer une nouvelle imposition", a-t-il dénoncé.
Le président de la Commission nationale Industrie de la FEC a par ailleurs affirmé que les signes que le Gouvernement et les Provinces cherchent à mettre sur les produits vont augmenter les prix et rendre difficile la vente des produits à l'extérieur du pays du fait du coût élevé.
"Avec l'apposition de tous ces signes, nos produits vont coûter très chers plus que ceux venus de l'extérieur et nous ne saurons même pas les vendre dans d'autres pays". Aujourd'hui notre pays a adhéré à la Zlecaf, Zone de Libre-Echange Continentale Africaine et à l'East African Community (EAC). Nous voyons les hommes d'affaires des autres pays comme l'Ouganda, le Kenya ou la Tanzanie venir prospecter le marché congolais avec l'accompagnement de leurs autorités. Chez nous en RDC, le Gouvernement voyage sans la FEC ou les autres organisations comme COPEMECO et FENAPEC. Sans accompagnement du Gouvernement et faute de compétitivité de nos entreprises, notre marché sera inondé par les produits étrangers alors que nous n'avons rien à vendre chez eux", a-t-il fait remarquer.
Fort de ce constat, le président de la Commission Nationale Industrie de la FEC a attiré l'attention du Gouvernement sur le risque de fermeture des sociétés si une solution n'est pas trouvée à la hâte.
"En effet, si les prix des produits augmentent, les ventes des entreprises vont baisser ainsi que leurs chiffres d'affaires. Les impôts que ces entreprises payent à l'Etat vont diminuer également et les sociétés seront obligés de réduire leurs effectifs d'employés pour s'ajuster et maintenir l'équilibre avec une menace de fermer les portes", a-t-il tiré la sonnette d'alarme.
Avant de clôre ce chapitre d'interpellation, Ledy Ilondo a réitéré la demande formulée au premier ministre Sama Lukonde de convoquer le ministère des Finances, la DGDA et la FEC pour discuter et trouver les solutions appropriées à ce problème des signes à mettre sur les produits.
"Nous voulons sauver nos usines, sauver les emplois et assurer à l'Etat une production qui permet de collecter impôts, droits, taxes et redevances", a-t-il lâché.
A la question sur l'amélioration du climat des affaires en RDC, le président de la Commission nationale de l'industrie de la FEC a recommandé au gouvernement de mettre en place une politique fiscale lisible, simple et compréhensible pour attirer les investisseurs et rendre compétitives et les entreprises au niveau local.
Il pense que la fiscalité appliquée actuellement est étouffante et confiscatoire. "Comment voulez-vous que notre densité industrielle se porte bien alors qu'il y a des entreprises qui payent plus de 60 impôts, taxes, redevances et d'autres en payent plus de 70 dans notre pays? A ce jour, notre Code des investissements est totalement inadapté. Il y a absence d'une politique fiscale globale, cohérente et favorable au développement de la RDC", a-t-il conclu'
Orly-Darel Ngiambukulu