C'est une histoire entre 9 coheritiers dont 7 cadets qui accusent deux aînés de s'accaparer de la totalité du patrimoine familial depuis plus de 30 ans, soit depuis la mort de leur père, l'ambassadeur Emmanuel Tokwaulu Batale mort en 1986.
Sur le banc des accusés, Bernadette Tokwaulu Aena, ancienne administratrice générale adjointe de la Société Nationale d'Électricité (SNEL).
Il lui est reproché d'avoir vendu en complicité avec sa sœur d'une même mère (les 7 autres étant du second mariage de leur père) la parcelle familiale, le dernier bien qui restait du patrimoine paternel, sans associer les autres frères et sœurs et ce, en falsifiant le certificat parcellaire laissé par leur défunt père.
Rama Tokwaulu, l'avant dernière qui a parlé à la presse le vendredi 15 avril 2022 au nom de 7 autres protestataires, fait savoir que c'est en complicité avec le Tribunal de grande instance de Matete et la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe que leur sœur a tenté de liquider cette parcelle dans laquelle habite la mère de 7, la veuve Body Mabiala, la deuxième et dernière épouse de leur défunt père.
"Malgré nos diverses protestations et dénonciations auprès des autorités judiciaires, madame la greffière divisionnaire du TGI Matete va nous signifier le 08 mars 2022 la vente publique de notre parcelle prévue le 09 mars 2022. C'est tout naturellement que dès le matin du 09 mars dernier, nous avons déposé une opposition à toute vente auprès du conservateur des titres immobiliers de Limete, afin d'empêcher toute mutation éventuelle. En dépit de cela, la vente a été adjugée ce jour-là pour la somme globale de 4.600.000 $, au bénéfice d'une société dirigée par des étrangers, laquelle a déjà payé près de 500.000 $ à titre de frais de justice et divers, dans l'attente du paiement du solde de 4.100.000$ dont elle s'est abstenue de payer, suite à notre opposition, essentiellement justifiée par l'existence du certificat d'enregistrement vol AMA 42 Folio 120 du 21 septembre 2000 qui couvre notre parcelle et dont nous sommes tous (9 enfants) copropriétaires", a-t-elle expliqué.
Le dossier est actuellement au niveau du TGI Matete et la finalisation de la vente est désormais butée à l'opposition faite par les 7 constataires au cadastre.
"Il y a désormais deux certificats. L'original, le plus ancien donc celui de papa et celui qu'elle a confectionné par mutation de propriété. Surtout que le crime parfait n'existe pas, je pense qu'ils avaient omis d'annuler le premier certificat avant de délivrer le second", estime cette sœur de Bernadette Tokwaulu.
Selon les avocats des 7, la notification de vente devrait, comme de coutume de droit, parvenir aux autres coheritières dans la huitaine. Et une mutation de propriété ou même la vente d'un patrimoine ne devrait normalement pas se faire sans prendre en compte les avis des autres coheritiers.
Les 7 autres copropriétaires de cette parcelle demandent donc l'implication du président Tshisekedi et de la ministre de la justice pour stopper ce qu'ils qualifient d'injustice montée en complicité avec des autorités judiciaires et les rétablir dans leur droit.
Rappelons que ladite parcelle est située à Kinshasa sur la 13e rue Limete-industriel n°68.
Moise Dianyishayi