L’Association des Femmes pour la Promotion et le Développement Endogène (AFPDE) et le Centre de Recherche en Hydrobiologie (CRH Uvira) ont mené des recherches du 29 mars au 11 avril 2022, sur les causes des inondations dans le territoire et ville d’Uvira.
L’objectif est de permettre ainsi à la population et à l’équipe de gestion des risques dans cette partie de la province du Sud-Kivu de prévenir, préparer et gérer les risques des catastrophes naturelles liées aux inondations.
C’était au cours de deux ateliers de deux jours organisés par l'AFPDE en collaboration avec le CRH Uvira, sous l’appui financier du START NETWORK, portant sur la collecte d’informations à travers les entretiens individuels et les focus group sur la crise des inondations dans le territoire et la ville d’Uvira que les dirigeants, notabilités et la société civile étaient appelés à livrer des informations sur les causes profondes de telles catastrophes.
En plus des éléments collectés pendant ces ateliers, les données météorologiques et les prévisions pluviométriques dans le territoire comme dans la ville d’Uvira seront prélevées et mesurées par les experts du CRH. Une fois ces données collectées, elles seront condensées dans un rapport qui sera présenté aux autorités et organisations humanitaires œuvrant dans la protection de l’environnement avant d’être vulgarisé au niveau national, régional et international.
Pour l'ONG AFPDE, ces types d’événements répétitifs connus depuis longtemps montrent qu’il est maintenant nécessaire de doter la population, les organisations et les autorités des informations sur les données météorologiques et sur les effets du changement climatique à la base des inondations constatées ces dernières années dans le territoire et ville d’Uvira et développer ainsi de système d’alerte pour prévenir la population des dégâts.
Rappelons que la nuit du 16 au 17 avril dernier, la ville d’Uvira s’était réveillée sous une forte pluie qui avait occasionné d’énormes dégâts matériels et humains. Les rivières Mulongwe et Kavimvira avaient débordé causant ainsi au moins 30 décès et blessant plusieurs autres personnes. Cette catastrophe avait également détruit plus de 3 000 habitations, faisant près de 100.000 sans abris.
Les dégâts causés sur les ménages durant les pluies du 16 au 19 avril 2020 sont dûs à un défaut de curage des lits des principales rivières (Kiliba, Runingu, Sange, Ruvuvu, Kibondwe, Kisse, Kibo, Ruvimvi, etc.), mauvaise canalisation des eaux des pluies et la destruction de la digue à Luberizi. Les eaux des pluies ont charrié d’énormes quantités des pierres des montagnes et du sable qui ont davantage obstrué les lits des rivières et des ruisseaux, détruit les digues et obstrué les canaux.
Si ces rivières ne sont pas curées et les canalisations réhabilitées, chaque petite pluie à l’avenir continuera à faire des dégâts sur des maisons des paysans dans la plaine de la Ruzizi et dans la ville d’Uvira, avait alerté OCHA et d’autres organisations œuvrant dans cette partie du territoire national.