L'atelier de démarrage du Projet de renforcement de l'offre des semences améliorées et le partenariat public-privé permettra en Afrique centrale (SISCA) a été lancé, ce jeudi 14 avril 2022, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
Ces assises de deux jours, soit du 14 au 15 avril, vise à informer les parties prenantes dans le secteur des semences des objectifs du Projet SISCA, identifier les articulations et les synergies avec les projets en cours sur la base des activités à mener au niveau de chaque projet, et faire ressortir les modalités opérationnelles de mise en œuvre du projet dans chaque zone cible et s'accorder sur le calendrier de mise en œuvre des activités 2022.
Dans son mot, le ministre du Développement rural qui a donné le go de ces assises, a laissé entendre que cette activité s'inscrit dans le cadre de la vision du chef de l'État qui prône la revanche du sol sur le sous-sol.
"Je suis heureux d'être ici pour le lancement de cette activité en rapport avec le renforcement de l'offre des semences améliorées en Afrique centrale. Comme vous le savez, le président de la République, dans sa vision, prône la revanche du sol sur le sous-sol, cela veut dire que cette activité rentre de plein pied dans la vision du président de la République. C'est une activité, pour nous, importante, parce que comme vous le savez, nous devons être à mesure de subvenir à l'autosuffisance alimentaire. Cela également permettra de mettre fin à la malnutrition qui probablement sévit dans certaines parties du territoire national", a déclaré François Rubota.
La mise en œuvre du Projet SISCA permettra de rendre accessibles les semences aux petits producteurs. Pour ce faire, le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) attend de l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA) qu'il puisse tout mettre en œuvre pour atteindre cet objectif.
"La production des semences est primordiale pour le développement de la production agricole. Et l'objectif du FIDA, c'est non seulement de lutter contre la pauvreté mais d'assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations dans les pays où nous intervenons. Dans le cadre de semences, nous attendons que l'IITA, avec toute sa connaissance et ses réseaux, puissent rendre accessibles les semences, de la recherche vers les agriculteurs en développant un secteur privé fort, en impliquant les organisations des producteurs et en faisant à ce que les semences soient plus accessibles économiquement au niveau des producteurs à travers nos investissements", a dit le directeur-pays du FIDA, Valentine Achancho.
Pour sa part, le représentant-pays de l'IITA a fait savoir que la durée de mise en œuvre du Projet SISCA est de 2 ans et devra permettre de rendre accessibles les semences aux producteurs en RD Congo, au Congo-Brazzaville et au Cameroun.
"C'est un projet à très court terme. Donc, c'est un projet qui dure 2 ans. Durant les 2 ans, nous allons développer un modèle cette année et renforcer ce modèle dans les trois pays. Nous travaillons avec les acteurs essentiels dans le secteur financier. Nous allons travailler avec les producteurs, la recherche, etc. Dans le cadre de la RDC, ça sera l'INERA (Institut National d'Etudes et de Recherches Agronomiques)... Et ensuite le secteur privé", a indiqué Zoumana Bamba.
Selon le directeur général de l'INERA, Lutaladio Ne Bambil, les filières ciblées par le Projet SISCA sont le manioc et le maïs.
"Là, nous avons l'avantage de tomber sur des cultures qui sont des cultures de sécurité alimentaire c'est-à-dire des cultures que nous consommons régulièrement et qui constituent la source de près de 60% de l'énergie que nous consommons. Et c'est ce modèle basé sur le maïs et sur le manioc, qui va nous permettre également de consolider et de développer des modèles sur le riz et d'autres cultures. Je pense que c'est un premier pas, c'est une opportunité que nous devons saisir pour asseoir notre système semencier en RDC et également de développer des synergies avec les pays voisins : le Cameroun, la République du Congo parce qu'en fait nous sommes dans la sous-région et nous connaissons des problèmes similaires", a-t-il renseigné.
Les travaux de l'atelier de lancement du Projet SISCA connaissent la participation du ministère congolais de l'Agriculture, des représentants de la recherche et des institutions phytosanitaires de la RD Congo, du Congo-Brazzaville et du Cameroun.
Prince Mayiro