Le vice-ministre du Plan, Crispin Mbadu, a lancé, ce mercredi 13 avril, le "rapport sur l'état de la population mondiale 2022" en République démocratique du Congo.
Ce membre du gouvernement a, dans son discours, déploré les cas de mariages forcés et précoces, grossesses non intentionnelles, viols et abus sexuels, et violences des femmes et jeunes filles au Congo-Kinshasa. Le vice-ministre du Plan a aussi déploré le taux élevé des besoins non satisfaits en planification familiale qui est estimé à 28%. D'où, son appel à l'abolition des pratiques néfastes préjudiciables à la santé des femmes et jeunes filles.
"Enfin, la situation des mariages forcés et précoces, des grossesses non intentionnelles, des viols, des violences et abus sexuels des adolescents, des jeunes filles et des femmes doit nous interpeler tous. C'est pourquoi, j'en appelle à un sursaut patriotique pour abolir les pratiques néfastes préjudiciables à leur santé et de leur permettre de participer activement à la vie de la société", a lâché Crispin Mbadu.
Par ailleurs, il a encouragé les acteurs au développement à s'investir dans la lutte contre la moralité maternelle, la promotion de la planification familiale et la lutte contre les violences basées sur le genre, avant de remercier le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA) pour son appui constant dans la prise en compte des besoins des femmes et des adolescentes.
Pour sa part, le représentant-pays de l'UNFPA en RDC a exhorté la RDC à poursuivre ses efforts visant à maîtriser la croissance démographique pour lutter "efficacement" contre la pauvreté et assurer la croissance inclusive et l'émergence du pays, résultat "visionnaire" du Plan national stratégique de développement (PNSD).
"En effet, une politique de développement réussie ne peut faire l’impasse sur la maîtrise de la croissance démographique surtout si celle-ci connaît des pics induisant des besoins que la production de richesses nationales ne peut satisfaire. Historiquement, il est facile d’observer qu’aucun pays n’est sorti du sous-développement sans avoir maîtrisé la fécondité, sans transition démographique", a déclaré le docteur Eugène Kongnuy.
À cette occasion, il a réitéré l’engagement "sans équivoque" de l'UNFPA de continuer à soutenir, aux côtés des autres partenaires techniques et financiers, les efforts de la RDC tendant à une meilleure adéquation entre la croissance démographique et la croissance économique pour une réduction effective de la pauvreté.
Dans ce rapport intitulé : "Comprendre l'imperceprible : agir pour résoudre les crises oubliées des grossesses intentionnelles", l'UNFPA dresse un tableau sombre de la situation des grossesses non intentionnelles dans le monde. Au niveau global, environ 50% des grossesses sont non désirées, soit 121 millions par année, indique ce rapport. À croire la même source, parmi ces grossesses, 60% ont abouti à un avortement.
Prince Mayiro