"Pénurie" de carburants : À Kinshasa, certaines stations-service fonctionnent par intermittence

Mardi 12 avril 2022 - 13:27
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À Kinshasa, acheter du carburant au prix habituel de 2.095 FC le litre et à n'importe quel moment de la journée, est devenu un luxe pour les  conducteurs. Une situation qui semble de plus en plus devenir inquiétante. 

Selon un constat fait durant 4 jours, soit du 7 au 11 avril 2022, par 7SUR7.CD entre les communes de Lemba et Limete, plusieurs stations-service comme Total, Engen et Cobil, qui sont parmi celles qui desservent encore la population de Kinshasa depuis la crise russo-ukrainienne, fonctionnent de plus en plus par intermittence et ce, au grand désarroi des conducteurs. 

Un conducteur de taxi-moto qu'on a rencontré au rond-point  Super Lemba le lundi 11 avril dernier, affirme que les "Kadhafi" revendent le carburant à 3.500 FC voire 4.000 ou 5.000 FC le litre selon les circonstances et les heures. 

De son côté, un gérant d'une Station Total estime que le Gouvernement doit agir, en payant les manques à gagner pour que les choses s'améliorent. 

"Ces gens veulent que le gouvernement les autorise à vendre leur produit à 3.500 FC désormais au regard de  la crise. Le prix du litre de carburant devrait grimper depuis longtemps. C'est le gouvernement qui avait demandé à ce qu'il soit maintenu au vu des  conséquences économiques que cette hausse peut entraîner.  Mais en contrepartie, le gouvernement doit compenser le manque à gagner. Depuis le paiement de la première tranche, le gouvernement ne réagit plus", a expliqué à 7SUR7.CD ce gérant qui a requis l'anonymat.

Un conducteur de taxi rencontré  Limete 10e  rue  atteste qu'il est désormais difficile d'acheter le carburant à la station. 

"Elles ouvrent quand bon leur semble...Pour éviter une panne sèche, plusieurs n'ont pas de  choix que de recourir aux  Kadhafi. Et chez eux, le litre varie entre 3.000 et 5.000 FC selon les  heures", a-t-il dit pour justifier le prix de la course Lemba-Limete qui est passée de 500 FC à 1.000 FC. 

Pour rappel, le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, a effectué une descente sur terrain dimanche dernier à Kinshasa pour s'enquérir de l'évolution de la situation. 

Au quartier UPN dans la commune de Ngaliema, ce membre du Gouvernement Sama Lukonde a constaté avec regret qu'un gérant de la Station ENGEN s'était permis de stopper délibérément la vente des carburants, sous prétexte d'une panne. Ledit gérant avait même été appréhendé par la Police, pour être entendu sur procès-verbal.

Lors d'un briefing organisé par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, la semaine dernière, le ministre des Hydrocarbures avait rassuré que la République démocratique du Congo disposait d'un stock en carburants qui peut tenir plus ou moins 3 mois. Il avait, par ailleurs, souligné que l'exécutif national ne ménage aucun effort pour éviter toute rupture de stock. 

Moise Dianyishayi