Accord RDC-CAFI : La Grande Bretagne insiste sur la transparence dans la gestion des contrats forestiers

Mercredi 30 mars 2022 - 11:54
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Dans une interview accordée aux médias le lundi 28 mars 2022 à son arrivée à Kinshasa, le ministre britannique de l'environnement, Zac Goldsmith, a déclaré que sa visite a pour objectif d'évaluer l'application des engagements pris à la COP 26 entre les pays du bassin du Congo et les bailleurs de fonds. 

Pour Zac Goldsmith, toutes les parties prenantes aux engagements de Glasgow devraient éviter que les erreurs du passé soient encore commises.

"Je suis ici pour évaluer les engagements pris à la COP 26 par les pays du bassin du Congo. Tout le monde a apprécié leur participation active et le message qu'ils ont porté a été entendu lors de ces assises. Je suis là également pour évaluer les engagements pris par les bailleurs pour s'assurer qu'ils sont en train de jouer leur carte. Dans le passé, beaucoup d'engagements ont été pris mais trop peu ont pu être honorés. Je suis là pour me rassurer que tous les engagements seront cette fois-ci respectés, pour le bien être de la population. Le changement climatique est le plus grand défi auquel nous faisons face actuellement. La meilleure façon de s'attaquer à ce défi, c'est de protéger la nature. Et les pays du bassin du Congo ont un rôle très important à jouer", a-t-il dit.

Pour ce membre du gouvernement dirigé par Boris Johnson, la RDC a des bonnes lois pour protéger ses forêts, mais elles sont mal appliquées.

"Les lois portant protection de la nature, de l'environnement ou de la forêt sont très bonnes. Le pays est trop vaste, le plus grand défi c'est de pouvoir s'assurer que ces lois sont bien appliquées. Au Congo-Brazzaville d'où je viens, j'ai vu par exemple une exploitation forestière qui peut générer de l'emploi et des bénéfices pour les populations locales. Mais cela doit se faire de façon  harmonieuse. La RDC a énormément des richesses naturelles. Le grand challenge est de faire en sorte que la population puisse profiter de ces richesses, mais tout en préservant la nature", a expliqué Zac Goldsmith.

Quant à la non-publication du rapport de l'audit des concessions forestières réalisé par l'IGF, le ministre britannique de l'environnement appelle le gouvernement congolais à la transparence.

"Quand on est dans un partenariat qui implique plusieurs acteurs, la transparence est un élément très important pour toutes les parties impliquées", a-t-il rappelé.

Ce manque de transparence serait à la base du non-début de l'exécution de l'accord signé entre la RDC et CAFI en novembre dernier à la COP 26.

"Depuis novembre, il n'y a pas eu beaucoup de progrès par rapport à ce dossier. D'ailleurs c'est l'une des raisons pour lesquelles je suis là pour parler avec les parties prenantes pour comprendre les raisons du blocage et pour s'assurer qu'il y a un très bon dialogue entre les différentes parties impliquées. (...) il faut qu'il y ait la transparence, qui est un élément très important, s'assurer que les lois sont bien appliquées partout dans le pays et pas seulement à certains endroits", a insisté Goldsmith.

L'un des jalons de la deuxième phase de l'accord CAFI-RDC, signée le 2 novembre 2021 à la COP 26, prévoit la publication en décembre 2021 du rapport de l'audit des concessions forestières réalisé par l'Inspection générale des finances (IGF) en 2020. La lettre d'intention de cet accord prévoit également l'annulation de "toutes les concessions forestières jugées illégales au regard de la législation nationale". 

Ce manque de transparence dans la gestion des concessions forestières est régulièrement dénoncé par les organisations de la société civile environnementale. C'est le cas de Greenpeace Afrique qui a fustigé le refus de la publication du rapport de cet audit de l'IGF. C'était à l'occasion de la célébration de la journée internationale des forêts, le 21 mars dernier.

Bienfait Luganywa

 

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