La République démocratique du Congo a enregistré en 2021 un rebond économique estimé à 5,7 %.
L'annonce a été faite le lundi 07 mars dernier au terme d'une visite des services du Fonds monétaire international (FMI) en République démocratique du Congo.
D'après une dépêche de la cellule de communication du ministère des Finances dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD ce mardi, le ministre Nicolas Kazadi a présidé une réunion de la Troïka politique le lundi dernier sur l'évaluation globale de la situation économique de la République démocratique du Congo dans le cadre du Programme triennal. Ces assises ont eu lieu en présence du ministre d'État, ministre du Budget, Aimé Boji, la vice-ministre des Finances, O'Neige Nsele, de la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC), Malangu Kabedi et de la Conseillère, cheffe de Mission du FMI pour la RDC, Département Afrique, Mercedes Vera-Martin.
« Des données préliminaires confirment le rebond économique en 2021, avec une croissance du PIB estimée à 5,7 %, soutenue par une reprise des secteurs minier et des services. L'inflation s'élevait à 5,3 % à la fin de 2021. L'inflation devant rester modérée, la Banque centrale du Congo (BCC) a réduit le taux d'intérêt directeur de 100 points de base à la fin de 2021. Des estimations préliminaires suggèrent que le déficit du compte courant s'est réduit à 1 % du PIB en 2021, contre 2,2 % du PIB en 2020, grâce à des exportations minières en hausse. Ces évolutions extérieures favorables et l’allocation générale de DTS fin août ont permis d’augmenter significativement le niveau des réserves internationales brutes. Le solde budgétaire global s'est amélioré en 2021 en raison de la hausse des recettes et d'investissements publics inférieurs aux prévisions », a déclaré madame Vera-Martin au terme de sa visite du 1er au 07 mars 2022 en République démocratique du Congo.
Elle note que « les risques à la baisse pesant sur les perspectives ont considérablement augmenté sous l'effet des évolutions externes. [Une situation qui, ndlr] nécessite le maintien de politiques macroéconomiques prudentes », indique notre source qui ajoute que « l'intensification de la mise en œuvre du programme de réformes des autorités soutiendra la reprise et renforcera la résilience de l'économie » dans le pays.
« Les perspectives pour 2022 restent favorables, mais les risques à la baisse qui pèsent sur les perspectives ont fortement augmenté et appellent à accumuler des réserves et à maintenir des politiques macroéconomiques prudentes pour renforcer la résilience aux chocs externes. La hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l'énergie en lien avec la crise due au conflit en Ukraine et la volatilité des prix des minéraux présentent des risques pour l'inflation et la croissance. La hausse des prix du pétrole génère d'importantes pressions budgétaires en raison de subventions non ciblées sur les prix des carburants, ce qui réduit l'espace budgétaire pour les dépenses sociales et d'infrastructures nécessaires. L'équipe du FMI a appelé à la transparence dans la fixation des prix du carburant et à surveiller de près l'impact de la subvention sur le budget. Alors que le budget 2022 prévoit une augmentation des dépenses d'investissement public, financées en partie par l'allocation de DTS, l'équipe continue d'appuyer les efforts des autorités pour renforcer la capacité et la gouvernance des institutions en charge de la mise en œuvre, du suivi et de l'exécution des projets, afin d'assurer une utilisation efficace et transparente de ces fonds », a-t-elle dit.
Vera-Martin affirme que « l'équipe du [FMI, ndlr] et les autorités [congolaises, ndlr] ont discuté des possibilités d'intensifier les réformes structurelles pour soutenir la reprise. Une fois approuvées par le Parlement, la nouvelle loi sur les banques commerciales et la loi anti-blanchiment contribueront à renforcer la supervision bancaire ; l'amélioration de la gouvernance, en particulier dans la gestion des ressources extractives et des finances publiques et l'amélioration du climat des affaires soutiendront une croissance tirée par le secteur privé. L'avancement des réformes structurelles augmentera la résilience économique, contribuera à diversifier l'économie et à améliorer le niveau de vie des citoyens congolais ».
Il sied de noter que l'équipe du Fonds monétaire international entend poursuivre ce dialogue avec les autorités congolaises lors de la visite pour la consultation au titre de l'article IV de 2022 et pour la deuxième revue dans le cadre de l'accord FEC en fin avril prochain.
Jephté Kitsita