Nord-Kivu : L'armée appelée à se déployer à Mahanga pour éradiquer les milices ethniques qui terrorisent les civils

Dimanche 24 octobre 2021 - 09:55
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Photo : Droit tiers

Dans une déclaration conjointe faite le 22 octobre dernier et dont une copie a été transmise à 7SUR7.CD ce dimanche 24 octobre 2021, la société civile et le Conseil Territorial de la Jeunesse (CTJ) du territoire de Masisi au Nord-Kivu, alertent l'opinion sur la résurgence des conflits entre ethnies dans l'agglomération de Mahanga et les zones environnantes.

Ces conflits ont déjà fait une dizaine de morts depuis fin 2020, d'après ces structures citoyennes qui précisent que Mahanga et les localités environnantes sont « tragiquement affectés » et la situation se dégrade davantage.

« Ces actes sont caractérisés notamment par : le déplacement forcé de la population locale exacerbée par les cas de viols, pillages et rançonnements, les assassinats ciblés par ethnies d'au moins 10 bergers, l'abattage criminel d'au moins 980 vaches, le pillage d'au moins 1.872 vaches, 500 porcs, 2.122 chèvres et 1.340 moutons, la spoliation d'au moins 150 concessions, etc. », renseigne cette déclaration lue devant la presse par Telesphore Mitondeke, porte-parole de la société civile de Masisi.

Pour y mettre un terme, la société civile, le conseil territorial de la jeunesse et les agriculteurs et éleveurs de Masisi exigent du gouvernement Congolais et des Forces Armées de la RDC, le déploiement des militaires « équipés et entrainés » afin de restaurer l'autorité de l'État dans cette contrée.

« Le déploiement à Mahanga d'au moins un bataillon de militaires équipés et entrainés capables de : restaurer l'autorité de l'État, inexistante depuis des décennies, neutraliser sans distinction les groupes armés ethniques opérationnels dans la zone, chercher activement les innombrables armes et munitions ainsi que tout autre effet militaire détenu par les civils et les déserteurs issus des forces armées et de sécuriser continuellement la population et ses biens », poursuit la déclaration.

Dans la foulée, la société civile exige aussi la redynamisation des commandements des FARDC et de la Police, inchangés depuis des décennies, ainsi que la création d'un environnement propice au règlement pacifique des conflits.

Il sied de noter que le Nord-Kivu a été placé sous état de siège depuis mai 2021, un régime qui vise à mettre un terme à l'insécurité. Dans le territoire de Masisi, ce sont des redditions des groupes armés qui s'observent depuis l'instauration de ce régime spécial.

Glody Murhabazi, à Goma