L'Organisation Non Gouvernementale Journaliste en Danger (JED) monte encore une fois au créneau vis-à-vis de la situation sécuritaire délicate dans laquelle les journalistes évoluent ces derniers mois dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, depuis l'instauration de l'état de siège.
Dans une dépêche publiée ce vendredi 03 septembre 2021 et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD, JED souligne que la situation sécuritaire des journalistes s'est dégradée dans les provinces de l'Est du pays en proie à l'insécurité et dénonce aussi « l'indifférence du gouvernement Congolais et l'invite à sortir de sa léthargie ».
« Alors que le Premier ministre Jean Michel Sama Lukonde, à la tête d’une délégation gouvernementale, venait d’effectuer une mission officielle dans les deux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, JED dénonce l’indifférence affichée par le chef du gouvernement congolais, qui n’a pipé mot, face à la multiplication des cas d’attaques et des meurtres des journalistes enregistrés depuis la proclamation de cet état de siège », écrit JED.
Dans le Nord-Kivu et l'Ituri, JED précise qu'au moins 3 journalistes ont été tués au cours des trois derniers mois, et un journaliste porté disparu depuis décembre 2020, après avoir été enlevé par des miliciens.
Il s'agit de :
• Héritier Magayane, journaliste de la RTNC, station locale de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, été tué, le 8 août 2021 ;
• Barthelemy Kubanabandu Changamuka, journaliste de la Radio Communautaire de Kitshanga (CORAKI FM) émettant à Kitshanga, une localité de la province du Nord-Kivu, assassiné, le 9 mai 2021 ;
• Joël Mumbere Musavuli, directeur de la Radio Communautaire Babombi, émettant Biakato, chefferie de Babombi, territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri, ainsi que son épouse qui ont été attaqués à l’arme blanche, le 14 août 2021, par un groupe d’hommes non autrement identifiés. Le journaliste a succombé de ses blessures tandis que sa femme s'en était sortie blessée.
• Pius Manzikala, journaliste à Ruwenzori Voice Radio (RVR) émettant à Mutwanga dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu (Est de la RD Congo), qui a été enlevé, samedi 11 décembre 2020, ensemble avec plusieurs autres personnes par des hommes appartenant au groupe rebelle des Forces Démocrates et Alliés (ADF/MTM).
Pendant ce temps, en plein état de siège plusieurs autres journalistes et professionnels des médias ont été menacés à travers des appels et des messages qui les ont contraints à abandonner leur travail ou leurs familles, et à vivre dans la clandestinité pour échapper à la mort.
Il convient de signaler que pour dénoncer cette situation, l'Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) avait organisé une campagne dénommée : « une bougie pour la liberté de la presse », afin d'interpeller les autorités et réclamer que la justice soit faite envers tous les journalistes tués et menacés.
Glody Murhabazi, à Goma