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Le ministre des droits humains séjourne depuis mardi à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, située dans l'Est de la République démocratique du Congo, pour une mission officielle de 13 jours.
Dans cette partie du territoire national en proie à l'insécurité, Albert Fabrice Puela tiendra des ateliers de renforcement des capacités des militaires, policiers, agents de sécurité, autorités traditionnelles et sociétés civiles sur les droits de l'homme et le droit international humanitaire en cette période de l'état de siège décrété dans les provinces du Nord-Kivu et l'Ituri.
« C'est à la demande du chef de l'État et du premier ministre que nous avons effectué ce déplacement. L'un de gros soucis lorsqu'il y a l'état de siège, c'est de penser que c'est une occasion pour violer les droits humains », a-t-il déclaré tout en saluant les efforts fournis par les autorités judiciaires et de l'armée pour préserver tant soit peu les droits humains.
Le ministre Puela va profiter de son périple pour s'enquérir des conditions de vie des prisonniers dans les maisons carcérales à Goma, Bunia et Bukavu.
Un jour après avoir foulé ses pieds au Nord-Kivu, le ministre des droits humains et sa délégation ont visité la prison centrale de Munzenze où ils ont fait un constat déplorable.
Les prisonniers qui y vivent mangent les haricots et maïs tous les jours. Il faut ajouter à ce problème le surpeuplement et le manque des dispositifs sanitaires adéquats.
« Pour une prison prévue pour 300 personnes, il y a près de 2.400 personnes. C'est énorme. Au moment où il y a la pandémie à Covid-19, il faut des efforts pour désengorger les prisons. Il faut aussi une moralisation de nos compatriotes pour qu'ils comprennent qu'être prisonnier n'est pas la fin du monde. Ils doivent plutôt s'amender pour être utiles à la société. Nous avons remarqué que les conditions de détention ne sont pas à applaudir », a indiqué F. Puela.
Il a promis de plaider auprès du gouvernement pour l'augmentation de la dotation trimestrielle réservée aux prisons.
Le ministre des droits humains et sa suite sont arrivés à Goma le lundi dernier. Ils ont été accueillis par le vice-gouverneur qui les a conduits au gouvernorat où ils ont rencontré le colonel-auditeur supérieur de l'armée.
Merveil Molo