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La société « Transport au Congo » (Tranco) traverse une impasse. Les travailleurs accumulent 7 mois d'arriérés de salaire. Depuis le lundi, ils ont déclenché un arrêt brusque de travail. Ce qui fait en sorte que les bus Transco sont introuvables dans les artères de la capitale congolaise au grand dam des Kinois qui font de longues files d'attente dans les arrêts de bus.
Contacté ce mardi 27 juillet 2021 par 7SUR7.CD, le chargé de communication de la société Transco, Daniel Mwembo, a laissé entendre que les pourparlers d'hier entre le ministre des transports, Chérubin Okende et la délégation des agents ne se sont pas soldés par un résultat satisfaisant.
Au contraire, les employés de cette entreprise publique ont opté pour la poursuite de leur grève.
« Les agents qui ont constitué la délégation ont vu que la meilleure de façon pour eux, c'est une solution immédiate. Ils continuent à observer un arrêt brusque de travail. Ils estiment qu'ils ont patienté pendant plusieurs mois sans une solution favorable. Il faudrait que l'Etat intervienne ipso facto pour qu'ils reprennent le travail. Ils espèrent que l'État ne sera pas insensible à leurs doléances parce que les familles se sont divisées, les enfants n'étudient pas à cause de cette précarité », a affirmé D. Mwembo.
Il a fait remarquer que la démarche des agents est l'expression d'un ras-le-bol dans la mesure où toutes « les correspondances adressées par la délégation syndicale aux autorités sont restées lettre morte ».
Parmi les solutions envisageables qui puissent apporter une bouffée d'oxygène à la société Transco, le responsable de la communication de cette entreprise a préconisé que l'État paie la subvention d'équilibre reconnue « statutairement » car, a-t-il déploré, la course de 500 FC est insuffisante.
« Que l'État reconnaisse que la course de 500 FC est pratiquement insuffisante pour que Transco se prenne en charge. Que l'État accepte de payer la subvention d'équilibre reconnue statutairement. Avec cette situation, on peut apurer les 7 mois d'arriérés et demain, nous allons retomber dans le même cas de figure », a indiqué le chargé de communication de cette entreprise tout en soulignant que l'acquisition de 440 nouveaux bus n'a pas bénéficié au fonctionnement de cette société.
D. Mwembo a brossé les causes majeures qui ont plongé Transco dans cette difficulté :
- L'achat des pièces de rechange à crédit pour assurer la maintenance des 25 bus Mercedes vieux de plus de 8 ans ;
- La baisse sensible des recettes pour faute de construction des sauts-de-moutons à Kinshasa ;
- Les mesures prises en son temps par le gouvernement pour lutter contre la Covid-19 dans le secteur des transports ayant entraîné une baisse sensible des recettes à cause de la réduction du nombre des passagers qui est passé de 110 (en moyenne) à 20.
Créée en 2012 en vue de résorber les difficultés de transport en commun en RDC et particulièrement à Kinshasa, la société Transco avait été inaugurée le 30 juin 2013 avec l'acquisition de 500 bus. Le coût global d’investissement est estimé à 27 millions de dollars américains.
Merveil Molo