La nouvelle du retrait du Parc National de la Salonga sur la liste du patrimoine mondial en péril est tombée le lundi 19 juillet 2021.
Jeudi dernier, le directeur général de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), Cosma Wilungula, a tenu un point de presse pour expliquer les raisons de ce retrait, les avantages que tirera la RDC de cette décision du comité du patrimoine mondial et pourquoi Salonga était sur cette liste rouge depuis 1999.
Pour Cosma Wilungula, après l'indexation des 5 aires congolaises protégées reconnues comme patrimoine mondial, il avait fallu qu'un management payant soit mis en place. Et les résultats sont là pour le noyau du deuxième poumon forestier mondial.
"20 ans après, il y a eu un travail de restauration, travail de réhabilitation et travail de gouvernance réelle qui a fait que nous commencions à récupérer la valeur exceptionnelle universelle qui a été dégradée. Et c'est au niveau de tous les 5 sites du patrimoine mondial. Les efforts de gestion, la gouvernance qui a été mise en place a permis que certaines conditions qui ont jalonné la gestion de nos aires protégées puissent commencer à s'améliorer. Le noyau qui fait que la RDC soit le deuxième poumon forestier du monde c'est le parc national de Salonga", a-t-il dit.
Pour que le comité du patrimoine mondial arrive à prendre cette décision, Costa Wilungula a expliqué que la RDC était obligée de répondre à multiples préalables, notamment endiguer le braconnage dans le parc. C'est dans ce cadre que l'ICCN avait lancé en 2012, avec l'appui du gouvernement, l'opération "Bonobo". 300 militaires furent mobilisés pour la cause. Beaucoup d'autres opérations avaient suivi au niveau de gestion et des partenariats avec par exemple l'Union européenne et la coopération technique allemande. Ce qui avait permis la mise en place d'un plan de gestion. Ce plan de gestion a permis de limiter drastiquement le braconnage, limiter la destruction de la faune et flore du parc.
Selon le DG de l'ICCN, la décision du comité du patrimoine mondial concernant Salonga fera une bonne publicité de la RDC à l'international.
"Cette nouvelle signifie la reconnaissance internationale de la capacité manageriale de gestion des aires protégées en RDC. Elle signifie aussi une crédibilité internationale du pays pour avoir fourni les efforts de pouvoir suivre les orientations et les directives qui avaient été données par le comité du patrimoine mondial. Et c'est l'État congolais et son gouvernement qui sont congratulés par cette décision", a-t-il dit.
Quant aux raisons qui avaient fait que le parc national de la Salonga soit déclaré patrimoine mondial en péril, Cosma Wilungula a rappelé que c'était principalement des blocs pétroliers qui y étaient définis et octroyés par des ordonnances de partage, violant par conséquent la convention de Washington sur le patrimoine mondial, le braconnage à outrance qui menaçait l'extinction des espèces endémiques comme les bonobos, les paons congolais et les éléphants de forêt, et aussi la mauvaise gouvernance des ressources du parc.
En entreprenant certaines actions comme par exemple la poursuite en justice contre les braconniers et leur condamnation à des lourdes peines et l'amélioration des relations entre le parc et les communautés, tous les indicateurs ont pu être réduits drastiquement.
Il sied de rappeler que c'est le lundi 19 juillet dernier que l'UNESCO a annoncé que le parc national de la Salonga a été retiré sur la liste du patrimoine mondial en péril, après trois jours des travaux. Il y avait été mis en 1999 alors que c'est en 1984 qu'il était devenu patrimoine mondial.
Bienfait Luganywa