RDC-Taxe sur les téléphones : Une structure (PMVS) propose la mise en place d'une application de contrôle pour identifier les utilisateurs des appareils mobiles

Samedi 3 octobre 2020 - 10:18
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Photo : Droit tiers

Le paiement de la nouvelle taxe de 1 à 7$ sur les téléphones mobiles que veut instaurer le ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l'Information et la Communication (PT-NTIC) continue à faire couler d'encre au sein de la société congolaise. 

Dans un message transmis ce samedi 3 octobre 2020 à 7SUR7.CD, le coordonnateur du Programme Multisectoriel de Vulgarisation et Sensibilisation (PMVS) sollicite un débat contradictoire avec le ministre Augustin Kibassa Maliba sur sa décision de mettre sur pied ce projet qui est, a-t-il dénoncé, aux antipodes de la vision "Le peuple d'abord" prônée par le chef de l'État. 

"Un débat constructif est important entre moi et le ministre Augustin Kibassa Maliba, une technicité en matière de projet doit être observée. Quels sont les objectifs spécifiques et quel est l'objectif principal en matière de projet ?, surtout dans le contexte actuel où nous devons tous nous inscrire sur la vision du chef de l'État Le peuple d'abord. Ce projet demeure à jamais une anarque", a affirmé Ludovic Kalengayi. 

Le coordonnateur du PMVS balaie d'un revers de la main les arguments avancés par le ministre des PT-NTIC.

"Le ministre a parlé d'une géolocalisation lors des kidnappings. Non ça ne marche pas. Il y a des téléphones non traçables, les téléphones moins intelligents (Siemens A35, Erickson A 1018) qui peuvent être utilisés et il y a des applications qui bloquent la géolocalisation. Le ministre évoque une garantie de vol parce que le téléphone sera bloqué lorsqu'il est volé mais ça existe toujours. Lorsque vous achetez un téléphone dans une maison de renom et qu'on vous le vole, vous pouvez le bloquer, mais il y a toujours un moyen de contourner cela. Nous avons vu cela avec le téléphone américain Blackberry. Le ministre Kibassa doit nous dire en quoi ce projet aide le peuple ? En quoi le peuple gagne ? Je paie 7$ et le lendemain, je perds mon téléphone.  Quelle est la garantie pour que je récupère mes données perdues ?", a-t-il fait savoir. 

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Pour promouvoir l'inclusion numérique, L. Kalengayi propose la mise en place d'une application de contrôle qui permettra d'identifier les utilisateurs des appareils mobiles par l'entremise des réseaux des télécommunications. 

"Le ministre doit mettre en place une équipe forte en conception projet et faire l'étude technique. Je propose une application de contrôle. Qu'il se rende chez Airtel, Vodacom... pour avoir les identités de chacun et qu'il signe un contrat avec Gmail et Google pour qu'il ait une base de données de tous les Congolais et qu'il se prépare à lancer un satellite de contrôle. Qu'il fasse aussi l'étude budgétaire et qu'il le soumette au premier ministre et à certains partenaires. Si le projet est bien conçu et qu'il entre dans le système du développement durable,  ce projet sera financé. Le peuple ne peut jamais être le bailleur de fonds des ministres", a-t-il fustigé. 

Dans son arrêté pris le 10 juin dernier, le ministre Kibassa annonce la mise en place d'un système C.E.I.R (Registre Central d'Identification des Équipements) appelé Registre des Appareils Mobiles (RAM) en RDC. 

Cette technique, d'après cet arrêté, va notamment servir d’outil pour lutter contre la contrefaçon, ou encore combattre le vol d’appareils mobiles.

Le RAM regroupera l'ensemble de numéros IMEI des appareils mobiles connectés sur les réseaux de téléphonie mobile congolais. Ainsi, chaque appareil mobile sera enregistré dans le RAM moyennant le paiement, en six échéances, d'un droit d'enregistrement IMEI annuel auprès de l'opérateur mobile concerné, pour la rémunération des prestations de l'ARPTC dans le cadre de la mise en place et de la maintenance du RAM. 

Merveil Molo