
L'ONG Institut Alternatives et Initiatives Citoyennes pour la Gouvernance Démocratique note une montée "vertigineuse des propos incendiaires, traibaux, diffamatoires et haineux dans les médias".
C'est ce qui découle d'une étude qu'elle a menée, dont les résultats ont été présentés par son directeur exécutif Sylvain Lumu Mbaya, ce jeudi 2 octobre 2020 au cours d'un point de presse.
Ce dernier précise que cette étude qui couvre la période allant de mars à décembre 2020 avait consisté en un monitoring des médias, des meetings, des manifestations politiques et autres déclarations publiques.
Selon cette enquête, a affirmé Me Sylvain Lumu, 60% de propos incendiaires collectés sont des langages offensifs et belliqueux, 14,9% de discours diffamatoires et 11,97% des propos alarmants et rumeurs sans vérification.
Ce monitoring indique que les journalistes sont la source principale de ces propos (49,31%), suivi des acteurs politiques (23,97%).
L'enquête "Alternatives citoyennes" renseigne que le taux des propos illégitimes est trop élevé, essentiellement suite aux débats radio-télévisés sur le procès de détournement des deniers publics (100 jours ndlr), la destitution de Jean-Marc Kabund au bureau de l'Assemblée nationale, les propositions de loi Minaku-Sakata et bien d'autres sujets.
Elle affirme que 28% de propos illégitimes tenus dans les médias ont eu pour principale cible les personnalités politiques, d'autres personnes que politiques (18,1%), de leaders d'opinion (10%) et des institutions (13,51%).
Selon la même source, l'apaisement de l'environnement politique en RDC s'avère important pour éradiquer cette montée des discours incendiaires susceptibles de conduire au pire.
Elle appelle ainsi le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi à préserver sa position privilégiée d'être à l'équidistance des acteurs politiques pour impulser des solutions aux divergences politiciennes qui entravent le bon fonctionnement des institutions.
Aux acteurs politiques, cette ONG demande de privilégier de manière permanente des concertations entre eux afin de dissiper tous les malentendus et de cultiver la tolérance et le respect mutuel.
Elle invite les acteurs de la société civile à accompagner les institutions publiques dans leurs efforts d'améliorer la gouvernance et le rapprochement de la
démocratie à la base.
"Alternatives citoyennes" appelle par ailleurs les médias et les journalistes à observer un ton neutre et professionnel dans le traitement des informations relatives aux partis politiques.
En outre, elle demande au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication (CSAC) à veiller au respect strict du code de déontologie et d'éthique des journalistes et de prendre des mesures pour un rappel à l'ordre des médias relayant des discours incendiaires.
Il convient de rappeler que ce rapport fait suite à celui publié par cette ONG en février dernier pour la période allant d'août 2019 à février 2020.
Orly-Darel Ngiambukulu