
100 jeunes filles et garçons du quartier Badiadingi, dans la commune de Selembao, ont été sensibilisés sur le droit des femmes et des jeunes filles à l'avortement médicalisé, conformément à l'article 14 alinéa 2.C du Protocole de Maputo.
C’était lors d’un séminaire organisé par la coalition nationale de lutte contre les grossesses non désirées, le mercredi 30 septembre 2020, à l’occasion de la journée internationale sur la dépénalisation de l'avortement, célébrée le 28 septembre.
Elle a, au cours de cette matinée, présenté l'évolution du contexte légal en matière de droits à la santé sexuelle et reproductive en République démocratique du Congo, mais aussi informer les participants du contenu du Protocole de Maputo en ce qui concerne les conditions d'accès à l'avortement médicalisé.
Les organisateurs de ce séminaire tenaient également à partager les évidences sur l'ampleur des grossesses non désirées et les avortements clandestins en RDC, comme l'une des causes majeures de la morbidité et de la mortalité maternelles.
Selon Patrick Maliani de l'association "Si jeunesse savait’’ (SJS), dans le cadre du Protocole de Maputo, l'avortement n'est pas un meurtre, c'est un salut. Ce membre de la coalition de lutte contre les grossesses non désirées fait savoir que le Protocole est le premier instrument international juridiquement contraignant à avoir consacré le droit à l'avortement médicalisé et qui appelle explicitement les États à assurer l'accès à l'avortement dans des cas bien déterminés.
De son coté, Arlette Matutila de l'Ong internationale Médecins du monde, explique le choix de la cible, constituée notamment d'animateurs communautaires de la zone de santé de Badiandingi, de prestataires des soins, de chefs d'établissement scolaires et d'enseignants ainsi que d'associations des jeunes filles et garçons.
"Nous avons toujours orienté notre plaidoyer vers les autorités du pays. Pour cette année, nous avons voulu rencontrer la cible principale qui est la communauté, pour partager ces informations telles que les articles du Protocole de Maputo concernant les droits sexuels des femmes", a-t-elle déclaré.
À en croire les animateurs de ladite matinée, la RDC, ayant ratifié le Protocole de Maputo, il était important de parler de cet instrument et des conditions requises pour réaliser un avortement sécurisé, mettant également l'accent sur les méthodes contraceptives modernes, pour éviter les grossesses non désirées.
Signalons qu’une étude menée à Kinshasa par l'Ecole de santé publique de Kinshasa, en collaboration avec Guttmacher en 2016, fait état de 146.700 avortements enregistrés dans la capitale, tandis que l'âge médian à la première expérience sexuelle est de 16,8 ans.
Des données qui montrent le manque d’accès à l’information nécessaire par les adolescents, qui se livrent précocement aux rapports sexuels, sans avoir les compétences sur les moyens de se protéger de grossesses non désirées.
Gloria Mbuya