Au total, 1.387 sujets Burundais sont arrivés vendredi soir à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Interrogés par 7SUR7.CD, certains disent se réfugier en RDC et particulièrement au Nord-Kivu pour fuir « la persécution et l’insécurité politique » causée par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD du président Pierre Nkurunzinza. Ils accusent le chef de l’Etat Burundais, d’utiliser la milice des Imbonerankure pour les faire souffrir, d’où leur fuite.
« Nous n’avons pas accepté d’adhérer dans le parti au pouvoir et chez nous si on accepte pas on devient automatiquement l’ennemi du parti. Il y a une milice du parti au pouvoir, les Imbonerankure. Il y a plus de 30.000 autres citoyens Burundais qui sont à l’étranger pour des raisons politiques », a déclaré un des réfugiés.
D’autres en revanche, disent se réfugier à Goma pour un but social et religieux. Ils seraient en pèlerinage après l’assassinat de leurs proches par les policiers du parti au pouvoir. À leur arrivée, ils ont également fait « un deuil », en mémoire de leurs proches assassinés depuis mars 2013.
Des explications qui ne tiennent pas debout, d’après le ministre provincial de l’intérieur. Jean-Bosco Sebishimbo a martelé que des dispositions seront prises par le gouvernement provincial pour décider du sort de ces Burundais, qui n’ont jusque-là, aucun document du HCR ou encore de la CNR, institutions d’identification des réfugiés.
En même temps, les habitants du quartier Lac vert ont manifesté devant l’enclos où ils sont confinés pour exiger leur « expulsion immédiate ». Les habitants de la contrée sont très inquiets, d’après le chef du quartier.
« C’est comme ça que les ADF arrivaient petit à petit à Beni. Ces Burundais, on n’a aucune confiance en eux. Ils arrivent, ils sont des inconnus, nous demandons au gouvernement d’ordonner leur expulsion. Ici, ils peuvent nous mettre en insécurité ou même nous amener des maladies. Que le gouvernement fasse des diplomaties pour nous aider à ce qu’on ne puisse plus jamais les voir ici », a dit à 7SUR7.CD Dedesi Mitima, chef du quartier Lac Vert.
Il convient de noter que c’est depuis plus de 3 mois qu’un afflux des sujets Burundais s’observe dans la ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo. Ces derniers viennent s’ajouter à plus d’un millier d’autres qui se sont d’ores et déjà dispersés dans la ville.
D’autres, ont créé une église à Bugamba, dans le Nyiragongo où ils effectuent quotidiennement des cultes. L’opinion publique privilégie la thèse d’une secte religieuse d’une part et d’une milice d’autre part qui serait en gestation pour déstabiliser le centre et le sud de la province du Nord-Kivu dont la partie nord est déjà sous l’emprise des Ougandais de l’ADF.
Glody Murhabazi, à Goma