Tribune : Gecamines la Remontada acte l

Jeudi 6 février 2020 - 10:41
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Nonobstant tout ce qui peut-être dit et commenté de diverses manières et de tout côté, il est une constance indiscutable et factuelle : le géant minier de la belle époque, devenu colosse
au pied d'argile, s'est refait au cours des dix dernières années grâce un diagnostic sans
complaisance et l'administration d'une cure particulièrement énergétique made in YUMA une santé de "cuivre", afin de redevenir à grand pas un acteur majeur et maître de son destin.
Une démarche volontariste et porteur que je peux résumer, comme l'a si bien illustré un confrère,
par un seul mot empli de tous sens : la "Remontada" de la Gecamines, car une chose est vraie : sous YUMA, la Gecamines est plus viable qu'avant lui. Les résultats et les faits parlent d'eux même:

1. Le Rapport de la Banque Mondiale ne parle plus de sa privatisation totale pour la réduire à une
société gérant un portefeuille comme en 2010 mais soutient plutôt sa démarche de renégocier
les contrats miniers ;

2. La Gecamines s'est refait un portefeuille minier viable qu'elle n'avait plus ;

3. La Gecamines a gagné tous les litiges en arbitrage local et international ;

4. La Gecamines paie ses travailleurs entre le 12-15 de chaque mois alors qu'à l'arrivée de Yuma
elle avait 43 mois d'arriérés de salaires ;

5. La Gecamines a prêté l'argent à la Miba et des avances sur fiscalité à l'Etat sans tomber en
faillite comme le fut la Miba ;

6. La Gecamines a renégocié certains partenariats en équilibrant sa participation et obtenant le paiement des pénalités ;

7. La Gecamines a certifié aujourd'hui certaines de ses réserves alors que tous les ingénieurs l'ayant dirigé ne l'avaient réussi depuis les années 1990 comme le démontrent les mémoires de
l'ancien Premier Ministre Mabi Mulumba ;

8. En 2018, la Gecamines a dégagé un bénéfice de plus de 140 millions de dollars ;

9. De 2011 à ce jour, elle a payé plus de 860 millions de dollars en salaires à plus de 8.000
employes et indemnités de retraite malgré qu'elle ne produit pas ;

10. Elle s'est dotée d'une usine d'extraction par solvant alors que le projet date de la gestion de Billy Rautenbach sous Mzee LDK ;

11. Elle a investi cette année plus de 3 millions de dollars dans la certification de ses réserves
et se construit un immeuble qui abritera bientôt la Direction des partenariats sur fonds propres,
etc;

12. L'équipe de Yuma a obtenu un effacement de plus de 6 milliards de dollars américains chez
KCC, récupéré un gisement de près de 2 millions de tonnes de Cuivre et plus de 300 tonnes de cobalt, obtenu plus de pouvoir de contrôle de la gestion chez KCC ;

13. Boss Mining a effacé une dette de 1.2 milliards de dollars américains et augmenté sa
participation de 30 à 49% dans la JV ;

14. Gecamines a récupéré STL de GTL (Groupe Forrest, etc) et obtenu la réparation de l'usine sabotée par le Groupe Forrest au coût de 10 millions de dollars américains ou plus ;

15. L'équipe Yuma lance bientôt la renégociation du contrat TFM, la correction des erreurs
commises par des ingénieurs sous Ingele chez TFM, etc.

La faible production dont la relance a traîné mais pourra s'intenfier avec la relance de STL et
Shituru ne doivent pas nous faire oublier que sans dividendes d'un partenariat jusqu'en 2018 ni production, l'équipe de Yuma crée de l'argent pour résoudre des obligations sociales de la Gecamines et a donné à la Gecamines une position qui la fait envier de tous aujourd'hui.
Nous devons plaider pour plus de bonne gouvernance de la part de l'actionnaire unique (État) sans oublier les réalisations positives de l'équipe Yuma sans laquelle nous ne parlerons
depuis 2011 de la Gecamines portefeuille comme Sokimo, Salima, Sominki, Congo-Etain,
Kisenge-Manganese.
N'oublions pas que quand le pays est attaqué et certaines parties insécurisees, ce sont nos sociétés minières qui paient la facture. Depuis la chute de la Miba, c'est la Gecamines qui doit
avoir payé pour que le pays ne soit pas balkanisé.
L'équipe de Yuma avait remplacé celle de SOFRECO engagée par la Banque Mondiale et dont
le bilan avait poussé la BM a demandé à la RDC de liquider la Gecamines, la privatisatiser
totalement parce qu'elle ne va plus se relever. En 2016, la BM a compris que ce sont les
partenaires privés qui sont le problème de la Gecamines et non ce que nous disons sans
connaître la vérité de l'intérieur et sans accéder à certains documents mais en nous fiant aux
rumeurs. C'est le même rapport de la BM qui encourage la révision du Code minier en 2016. Je
l'ai lu.
Soyons plus objectifs et complets dans nos appréciations et positions en laissant aux autres exprimer leurs points de vue même si elles sont contre nos convictions.
Il sied de souligner que la démarche audacieuse et novatrice de YUMA et de la Gecamines peut
susciter des émules et faire tache d'huile au pays et se propager aux confins du continent. 
Que désormais les pays africains puissent devenir maître de leurs mines et avoir leur destin en main, cela dérange et met en branle tout un système de prédation, d'infantilisation et
d'infeodisation.
Les enjeux vont bien au-delà de la RDC et du continent. Inéluctablement les équilibres vont être
bouleversés de plus en plus. Des contrats et des partenariats vont être revisités et peu sont
enclin à accepter ce changement de paradigme. Ils souhaitent avec la complicité des nationaux perpétuer l'arbitraire en muselant l'architecte de cet ère nouvelle pour les mines du Congo et de
l'Afrique.
L'enjeu est de taille ne nous trompons pas de cible ni d'objectif.
Merci.

Ben Barack,
Journaliste minier et d'investigations.

Auteur de plusieurs articles sur la Gecamines et ses partenariats.
Éditeur Délégué de Mining News Magazine

 

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