
Au cours d'une conférence de presse organisée ce vendredi 27 décembre 2019 à Kinshasa, Justicia Asbl, Touche Pas À Mon Cobalt, OCEAN et la Commission Épiscopale des Ressources Naturelles (CERN/CENCO), ont révélé que la dette de 128 millions d'euros contractées en 2017 par la GECAMINES auprès de la société Ventora developpement (ex Fleurette Mumi Holdings) n'est pas de l'argent sale.
La preuve, selon ces Organisations de la société civile (OSC), cette rondelette somme a suivi le circuit bancaire : Unicredit Bank (Autriche) - ING (Belgique) - Rawbank (RDC).
Ce qui, d'après ces OSC oeuvrant dans le secteur minier, ce prêt "...ne peut pas être considéré comme un blanchissement".
Elles ont aussi indiqué qu'à "la lettre du ministre des finances datée du 21 janvier 2018 portant titrisation et compensation des avances faites au trésor public par la GECAMINES, que la grande partie de l'argent emprunté par la GECAMINES a été utilisé par le gouvernement (plus de 90%).
D'où, leur recommandation à l'Etat de briser le silence sur notamment l'usage du prêt Fleurette, et cesser d'"instrumentaliser la justice pour trouver des boucs-émissaires et ainsi se dédouaner..."
Voici l'intégralité des recommandations faites à l'Etat et au gouvernement :
- Être cohérent dans sa vision sur la gestion du cobalt en conformité avec le code minier ;
- Tenir compte des enjeux internationaux et nationaux autour du cobalt et d'autres minerais stratégiques ;
- Être acteur et non spectateur des enjeux autour du cobalt et des ressources naturelles ;
- Dégager un budget de vulgarisation effective du code minier par les médias pour atteindre une grande partie de la population congolaise ;
- Organiser un audit de la GECAMINES depuis 1985 à ce jour pour faire le bilan et établir les responsabilités de chaque comité de gestion, de chaque gouvernement afin de mieux gérer l'avenir. Entre temps, permettre à la GECAMINES d'utiliser les éventuels prêts aux fins de développement de ses capacités et de ses actifs afin de lui permettre de répondre à l'obligation des résultats attendus des sociétés commerciales selon le droit OHADA et devenir compétitive ;
- Diversifier les partenaires dans le secteur du cuivre-cobalt en donnant la possibilité à d'autres partenaires miniers, présents en Zambie et d'autres qui font des preuves dans le domaine de l'or en RDC ;
- Dans le souci de mieux gérer les contestations autour du code minier, appliquer l'article 220, alinéa 3 de ce code qui stipule : "toutefois, le premier ministre peut, par décret délibéré en conseil des ministres, accorder un certain nombre de mesures incitatives à l'endroit des provinces souffrant des déficits d'infrastructures pour booster leur essor économique à partir des ressources minières.
Signalons que la GECAMINES reconnaît la créance de 128 millions d'euros. Une dette contractée auprès de la société Ventora developpement.
Cependant, la GECAMINES dit ne pas être prête à payer cette dette, suite aux "sanctions imposées par les USA à cette société", rapportent ces organisations de la société civile.
Ont notamment animé cette conférence de presse : Henri Muhiya (CERN/CENCO), Frank Fwamba (Touche Pas à Mon Cobalt).
Gloria Mbuya