Dans une tribune envoyée lundi à 7SUR7.CD, Adam Chalwe Munkutu, cadre du PPRD, parti que dirige le président honoraire Joseph Kabila ; s'en est pris violemment à l'ex gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe, dissident de l'ex majorité présidentielle.
Le secrétaire national du PPRD appelle le président de la République Félix Tshisekedi a se méfier de Katumbi.
Ses paroles et ses actes élogieux à son endroit vont se muer en attaques au vitriol, le prévient-il.
Pour Adam Chalwe, Katumbi est aussi la personnalité qui divise le plus les Katangais. Il le surnomme ''le plus grand commun diviseur des Katangais''.
C'est lui, d'après Chalwe, qui leur a fait perdre le pouvoir.
Il accuse aussi Katumbi d'être champion de la victimisation, de la provoc, d'avoir torpiller la SNCC dont le patron a été promu Premier ministre, et de s'être opposé au découpage territoriale, pourtant bénéfiques aux administrés.
(Ci-dessous la tribune)
DECLARATION POLITIQUE
En ma qualité de Secrétaire National du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), originaire de Kasenga dans le Haut-Katanga, c'est avec une attention soutenue que j'ai suivi le retour de Moise Katumbi Chapwe après trois années d'exil volontaire après s'être goujatement extirpé des affaires judiciaires le concernant.
A cet effet, en âme et conscience, je ne peux m'empêcher de regretter le silence assourdissant dans lequel s'est claquemuré une partie de l'élite politique de l'ex-Grand Katanga qui pourtant aujourd'hui paie l'addition salée du travail de sape interne de cet ex-sociétaire du PPRD à la logorrhée provocatrice envers son père politique, le Camarade Joseph Kabila Kabange et aux cris d'orfraie endormants sur l'alternance pacifique réussie et la coalition politique qui en découle.
« On est homme par son passé » disait André Malraux d’heureuse mémoire, le passé politique récent de Katumbi ne plaide pas pour donner un quelconque crédit à ses paroles ni à ses intentions actuelles. Il ne fait aucun doute que la perspective d’une alternance pacifique et apaisée et d’une coalition historique entre le leader du Cap pour le Changement (CACH), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et le leader du Front Commun pour le Congo (FCC), le Camarade Joseph Kabila Kabange, n’est pas du goût de celui qui se faisait appeler le Roi du Katanga et se voyait déjà en haut de l’affiche politique après les élections.
De qui parlons-nous donc ?
Du plus grand commun diviseur des Katangais
Alors que le 17 mai 1997 marquait la fin de la dictature avec la victoire des forces d’émancipation sociales sous la houlette de Mzee Laurent-Désiré Kabila et consacrait l’accession du premier Chef d’Etat de l’espace katangais depuis l’Indépendance dont le Camarade Joseph Kabila Kabange a brillamment porté dans la suite, les idéaux et les objectifs de démocratisation et de progrès social, l’espace katangais présentait une unité solide. Ce soutien de cette communauté a constitué un gage de stabilité politique dans l’élan de reconstruction national entrepris.
Ce n’est qu’à l’arrivée de Katumbi recruté en 2003 par feu Augustin Katumba Mwanke dans l’écurie PPRD Katanga et après que ce dernier se soit vu offrir une carrière politique en or par le Président Kabila que le venin de la division a été inoculé avec notamment en 2015 la création de factions et la naissance de dissensions qui aboutiront à la création du G7 avec certains leaders historiques de la province dont le regretté Charles Mwando Nsimba. On connait la suite, par son énergie positive divisionniste et fratricide dégagée, le syndrome de l’auto-flagellation politique katangaise a pris le dessus, nous faisant perdre la magistrature suprême.
Dernier gouverneur du Grand Katanga, il a pourtant combattu farouchement par égoïsme le processus de décentralisation provincial pourtant constitutionnel en son article 2 de notre loi fondamentale qui a créé le Lualaba, le Tanganyika, le Haut-Lomami et le Haut-Katanga, entreprise désormais saluée par tous les katangais qui sont satisfaits du rapprochement administratif de l'autorité et ses administrés.
Il a mené des activités anti-patrie en recrutant à grands frais des lobbies étrangers pour influencer négativement l’attitude de certaines puissances étrangères contre la République Démocratique du Congo (RDC) et pour servir ses intérêts égoïstes. Résultats, il a encouragé la politique des sanctions ciblées qui ont touché principalement des hauts cadres congolais pour la plupart katangais. « L’Homme est un loup pour l’Homme » dit-on.
L’antithèse du Premier Ministre
Katumbi qui aujourd'hui se pose en admirateur du nouveau Premier Ministre Ilunga Ilunkamba, est l'antithèse de ce commis d'Etat sobre et consensuel ayant gravi un à un les échelons de l'administration et dont l'esprit scientifique et les capacités managériales sont éprouvées.
Qui oubliera que le premier pourfendeur local de la renaissance de la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo (SNCC) dont le Premier Ministre est issu fût Katumbi qui a fait prospérer ses flottes de camion dans le domaine minier en mettant les bâtons dans les roues de cette société. Aujourd'hui depuis son départ de la province, une lueur d'espoir point pour les chemins de fer avec la remise en disponibilité du tronçon Dilolo - Lobito long de 1300 km.
Les opérateurs économiques ont encore des cauchemars en pensant à l'ère où Katumbi trônait à Lubumbashi en écumant toutes les couches du business : de la maman vendeuse de pains, le transporteur de biens et personnes, le restaurateur, les vendeurs de farine, les avionneurs et j’en passe. Tous ont eu comme concurrent déloyal dans leurs entreprises l'ancien gouverneur.
Comment ne pas s’interroger sur les origines de sa fortune dont plusieurs chainons manquants occultent la traçabilité notamment la vente de la mine de Kinsevere à vil prix dont les lettres de bâtonnier Muyambo constituent des preuves éloquentes malgré leur réconciliation actuelle ? Que dire des pratiques de blanchiment d’argent dans des offshores au Panama révélées par le journaliste David Leloup dans Marianne en 2014 ?
Le champion de la politique spectacle et de la victimisation
Tribun au lexique limité, l’homme s’est spécialisé dans la politique spectacle digne de la « comedia dell’arte » : Prétendu empoisonné, il nous a promis des résultats d’examens médicaux en Allemagne et en Angleterre, jamais vu à ce jour. En incapacité de se rendre en RDC, il se déplace à la frontière zambienne sachant qu’il n’a aucun document pouvant lui permettre d’entrer par Kasumbalesa.
Concernant la victimisation, ne l’a-t-on pas vu pleurer des larmes de crocodile après l’échec de Genève en prétendant avoir soutenu le Président Félix Tshisekedi alors qu’il a puissamment financé la campagne de Martin Fayulu ?
Plus récemment, il a voulu imputer aux autorités de l’aviation civile son échec de se rendre à Goma alors qu’il n’avait jamais introduit une quelconque demande. Nous avons donc à faire à un maitre chanteur dangereux.
L’appel à l’unité et à la vigilance
J’appelle donc à la vigilance et à la clairvoyance en premier lieu des leaders et de la population de l’ex-Grand Katanga en premier et du Congo sur le danger que représentent les activités politiques malicieuses de Katumbi dont les objectifs fumeux sont tout sauf bénéfiques pour notre développement.
Je sollicite de Son Excellence Monsieur le Président de la République dont il se réclame l’ami intime, d’adopter une attitude de prudence et de distance face aux paroles et actes actuels de Katumbi qui semblent élogieuses à son égard et qui demain peuvent rapidement se muer en attaques au vitriol avec l’aide de certaines puissances étrangères.
Je lance un vibrant appel à l’élite et la population de l’ex-Grand Katanga à adopter une attitude de réconciliation et de solidarité dans la sincérité autour du Camarade Joseph Kabila Kabange, leader incontestable de notre espace sociologique qui a encore une fois prouvé son attachement à notre terre en proposant le Camarade Ilunga Ilunkamba, cadre de notre province à l’éminente fonction de Premier Ministre.
« Unis nous vaincrons, désunis c’est la mort ».
VIVE LE PARTI DU PEUPLE POUR LA RECONSTRUCTION ET LA DÉMOCRATIE
VIVE LA COALITION FCC-CACH
VIVE L'ESPACE KATANGAIS
VIVE LE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Fait à Lubumbashi, le 03 juin 2019
Adam Chalwe Munkutu