Selon les amoureux des chiffres, il ne reste plus que 640 jours aux Congolais pour se choisir un nouveau Président de la République. Date fixée : le 27 novembre 2016. Déjà, quelques probables candidats à la course pour la magistrature suprême ne cachent plus leurs ambitions.
Ils étaient onze à se lancer dans la course présidentielle en 2011 et trente-deux cinq ans plus tôt. Combien seront sur la ligne du départ en 2016 ? La question reste posée. En attendant, des noms des probables candidats à la présidentielle sont cités dans la presse ou dans certains milieux politiques.
Du côté de l’Opposition, l’on sait qu’Etienne Tshisekedi, arrivé deuxième, derrière Joseph Kabila avec près de 33% en 2011, devrait être candidat en novembre malgré son état de santé. Il y a quelques jours, il a fait une apparition publique à Bruxelles (Belgique) où il suit des soins médicaux. Pour plusieurs observateurs de la scène politique congolaise, c’était une façon pour le leader de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) de montrer à la face du monde que ses sympathisants et l’ensemble du peuple congolais peuvent encore compter sur lui.
Les rescapés de 2011 Bien plus, dans une conférence de presse animée, il y a plus d’une semaine à Kinshasa, Valentin Mubake, son Conseiller politique affirmait qu’Etienne Tshisekedi sera bel et bien candidat à la prochaine élection présidentielle. «Sur une chaise roulante ou sur un lit d’hôpital, il battra n’importe quel candidat qui sera en face de lui », a tranché Valentin Mubake. Autre candidat presque connu du côté de l’Opposition : Vital Kamerhe. Arrivé troisième en 2011 avec près de 7%, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (I. INC) estime que son heure est arrivée pour se hisser au sommet de l’Etat congolais. Ses militants comptent sur la probable absence de Joseph Kabila dans la course — barré jar l’article 220 de la Constitution qui fixe à deux le nombre de mandat présidentiel mais aussi à l’état de santé du leader de l’UDPS — pour voir leur champion porter les galons.
Fin du mariage PALU-MP Allié de Joseph Kabila depuis 2006, le Parti Lumumbiste Unifié (PALU) que dirige le patriarche Antoine Gizenga compte se lancer dans la course présidentielle cette fois-ci. Dans un communiqué signé de la main d’Antoine Gizenga, le PALU a indiqué qu’il présentera des candidats à tous les échelons, même au sommet de l’Etat.
D’après certaines indiscrétions, le candidat du parti cher à Antoine Gizenga serait même connu. Il s’agit d’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. L’homme aurait profité des ateliers organisés par son parti à la fin de l’année 2014 pour se forger une stature nationale et affirmer ses ambitions présidentielles.
Des présidentiables en difficulté
Considéré comme le dauphin d’Antoine Gizenga. Adolphe Muzito risque de voir ses ambitions être freinée s par une affaire de corruption dans laquelle il serait cité par le canal de sa femme. Selon des médias belges, en 201, une délégation conduite par Serge Kubla (bourgmestre de Waterloo à Bruxelles) s’était rendue en RDC où elle a rencontré le Premier ministre Adolphe Muzito. Celui-ci aurait exigé «des haricots pour les enfants», selon la presse congolaise. Une jolie formule pour désigner une commission indispensable à la signature d’un accord de cession des parts. Duferco est soupçonné d’avoir «favorisé l’évolution d’investissements importants dans le secteur du jeu et des loteries» par la corruption d’agents publics congolais, selon le communiqué de presse diffusé par le parquet mardi. L’entreprise aurait été invitée à refinancer la Sonal (Société nationale de loterie) afin de faire avancer ses intérêts au sein du secteur sidérurgique congolais.
« C’est dans ce cadre que serait intervenue la remise de 20.000 euros en liquide à l’épouse de l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito à Bruxelles entre la fin 2011 et le début 2012 », poursuit la même source. Cette somme n’aurait constitué que l’acompte d’un montant d’environ 500.000 euros destiné à graisser la patte de l’ancien chef de l’exécutif congolais. Pour sa part, Chantal Muzito se dit «surprise» d’apprendre qu’elle aurait reçu 20.000 euros des mains du bourgmestre de Waterloo. Ses conseillers affirme qu’elle «ne connaît pas Monsieur Kubla et ne l’a jamais rencontré pour discuter de quelque sujet que ce soit. Elle n’a donc jamais reçu une quelconque somme d’argent auprès du concerné. Madame Chantal Muzito se réserve le droit de poursuivre en justice toute personne qui tenterait de nuire à son honneur et à sa réputation en tant qu’être humain, épouse et mère de famille».
Vital Kamerhe embêté par un procès
Sauf une surprise venant d’un outsider, Vital Kamerhe était perçu comme un candidat principal de l’Opposition à la présidentielle de 2016. L’ancien bras droit de Joseph Kabila – qui comptait sur l’absence de son ancien mentor à la course et probablement du désistement d’Etienne Tshisekedi pour raisons de santé- n’a pas encore les mains totalement libres.
Ses démêlés judiciaires continuent de faire planer le doute sur sa candidature. L’homme a vu le procès qui l’opposait à la députée PPRD, Wivine Moleka, virer à 180 degré. L’ancien speaker de l’Assemblée nationale fait désormais face au Procureur général de la République.
D’après des analystes, la Cour suprême de justice - qui siège en dernier ressort - peut prononcer un jugement à l’encontre du président de l’UNC et qui, par ricochet, va nuire à sa possibilité de se porter candidat à la présidentielle de 2016. Cela, parce que son casier judiciaire serait souillé par une condamnation au pénal. Vital Kamerhe le sent certainement venir et ne cesse de multiplier des appels à l’équité de la justice.
Par Kad et Nabor